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Lors de notre dernier séjour dans la Drôme qui remonte aux dernières vacances scolaires, nous sommes allés sur le plateau calcaire de Solaure.
Pour cela, il faut quitter la ville de Die en remontant la rivière en direction de Pont-de-Quart, puis dans ce petit village, prendre la route de Luc-en-Diois. A environ 3km sur cette route, il faut tourner à droite pour prendre la petite route qui monte vers le hameau-village de Montmaur-en-Diois (environ 80 habitants).
Après le village et le passage à proximité du vieux village où nous nous arrêterons un autre jour, la route goudronnée devient une piste qui serpente sous les pins et monte peu à peu au col du Royet (1144 mètres d'altitude) où vous pourrez laisser la voiture.
Nous sommes dans la forêt domaniale de Solaure.
De nombreuses personnes montent sur le plateau (ou le col du Royet) en VTT ou à pied soit à partir de Montmaur-en-Diois, soit à partir de la croix de Justin dont je vous parlerais plus tard sans doute qui se situe juste au dessus de Die (ou autres...).
Mais avec les enfants, ce circuit est beaucoup trop long et nous avons préféré privilégier une balade plus tranquille, vous vous en doutez !
Nous prenons le sentier qui permet de monter sur le plateau à pied et qui serpente au milieu des pins...
Du plateau de Solaure (1262 mètres d'altitude) nous avons une vue remarquable sur les villages de la vallée, sur la Drôme et même sur un de ses affluents (le Bez) puisque nous sommes à plus de 800 mètres en hauteur.
Et nous pouvons aussi admirer de cette saison, le plateau du Vercors ainsi que les montagnes encore enneigées du Dévoluy.
Le Plateau du Vercors et le Dévoluy enneigés
Ensuite nous avons toute latitude pour marcher en traversant le plateau jusqu'à son extrémité..
Les enfants peuvent courir et jouer, mais nous ne nous approchons pas avec eux de la falaise : il y a un petit sentier qui la borde et que je vous montrerai une autre fois, car il est bien trop dangereux avec de jeunes enfants...
Sur le plateau, je suis surprise de voir autant de pins infestés par les chenilles processionnaires... (encore plus, que chez nous au Sud !) et nous devons éviter les sous-bois car de nombreuses chenilles sont au sol...en train de ramper !
Au milieu du plateau, nous retrouvons les ruines d'un jas, c'est-à-dire...d'une construction en pierres sèches, qui servait autrefois de bergerie et d'habitation saisonnière pour les bergers.
Les murs sont par endroit bien conservés et on peut admirer le travail de patience des constructeurs.
On retrouve aussi la citerne qui permettait de s'approvisionner en eau potable car sur le plateau, point de source...
Elle est maintenant envahie par les arbustes, comme toute la ruine.
En avril, la flore du plateau est pour l'instant peu fournie. La neige était encore présente il y a trois semaines.
Nous retrouvons bien sûr des pins noirs, des pins à crochets mais surtout le superbe pin sylvestre à l'écorce rousse et aux petites aiguilles piquantes qui n'est, lui, pas du tout infesté par les chenilles...
Au niveau des arbustes, on retrouve aussi beaucoup de genévriers communs...dont nous pourrons venir récolter les baies de genièvre dès l'automne.
Puis de multiples fleurs commencent à colorer le paysage...
Les primevères sauvages ne sont pas encore fleuries, mais on trouve déjà quelques coucous.
Dans la montée, nous avions trouvé des potentilles à fleurs jaunes...bien implantées dans les rochers.
Quelques anémones hépatiques (Hepatica triloba) à fleurs bleues pointent le bout de leur nez et forment quelques touffes colorées.
Elles amusent les enfants qui en ramassent quelques fleurs, puis se précipitent sur une fourmilière pour les observer en train de changer de couleur...sous l'effet de l'acide formique, que les fourmis ne manquent pas de projeter pour se défendre. C'est magique !
Vous pouvez aussi essayer avec d'autres fleurs bleues (par exemple les campanules en été...) : ça marche à tous les coups !
Il suffit de poser la fleur au milieu de la fourmilière (pour les enfants), ou de l'agiter assez près, au-dessus. Dans ce dernier cas, on sent très bien les petites projections de liquide sur la main !
Puis nous voyons plusieurs specimens d'hellébore fétide, une plante toute verte...y compris les fleurs. Cest une des premières plantes à fleurir au printemps dès la fonte de la neige.
Avant de prendre le chemin du retour, nous observons du plateau, le col du Royet où notre voiture est cachée derrière les arbres.
Puis nous prenons le temps de regarder une dernière fois les montagnes et en particulier, les Trois Becs...