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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

ll y a 30 ans exactement, l'accident nucléaire de Tchernobyl

La centrale après l'explosion en 1986

La centrale après l'explosion en 1986

Bref retour sur la catastrophe de Tchernobyl...

 

Il y a 30 ans aujourd'hui, une explosion se produisait dans le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl, située à une centaine de kilomètres de Kiev, dans le nord de l'Ukraine, un accident nucléaire de niveau 7 (niveau maximum) qui a entrainé le rejet d'importantes quantités de substances radiocatives, dans l'atmosphère

 

Cette catastrophe serait la conséquence de deux facteurs, l'un humain (les personnes présentes sur les lieux n'étaient pas préparés à une telle catastrophe et ont mal estimé le danger de leur opération de contrôle) et l'autre, entièrement technique (en cause, la conception même du réacteur).

 

La dalle de béton qui servait de toit au bâtiment va se retourner complètement sous le souffle de l'explosion : elle pesait 1000 tonnes. Elle retombe sur le réacteur et provoque un incendie gigantesque et quasi incontrôlable.

Le combustible nucléaire brûlera pendant plus de dix jours, rejetant des éléments radioactifs d'une intensité équivalente à 200 bombes d'Hiroshima. Ces éléments vont contaminer les 3/4 de l'Europe, mais bien sûr surtout l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie proches. 

 

Moscou tente de cacher l'accident, puis se décide à évacuer, dans l'après-midi du 27 avril, les habitants de Pripiat, la ville la plus proche, distante de la centrale, de seulement 3 kilomètres, où vivaient 48 000 personnes.

 

En Europe, c'est la Suède qui donne l'alerte le 28 avril, soit deux jours après la catastrophe, s'étonnant d'un relevé radioactif excessif sur une de ses centrales, et pensant que la dite-centrale avait un problème de fonctionnement.

Il faudra attendre le 14 mai pour que le chef de l'Etat soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, s'exprime publiquement.

 

Plus de 350 000 personnes (en tout) ont finalement été évacuées mais pour la plupart trop tardivement. Tout d'abord ce sont les 116 000 personnes de la zone située dans les 30 kilomètres autour de la centrale, nommée toujours aujourd'hui, zone d'exclusion. Puis dans les années suivantes, 230 000 personnes supplémentaires, qui ont dû quitter leur maison.

Il faut noter qu'aujourd'hui, de nombreux ukrainiens vivent toujours dans une zone irradiée, car l'environnement a été largement contaminé.

 

Durant 4 ans, 800 000 personnes, dont les liquidateurs, constitués essentiellement par des militaires, des pompiers et des employés de la centrale, ont été présents sur les lieux. Vous pouvez lire le témoignage de l'un d'entre eux sur le site de "sciences et avenir".

 

Monument en hommage aux liquidateurs sacrifiés (www.futurasciences.com / © Petr Pavlicek/IAEA)

Monument en hommage aux liquidateurs sacrifiés (www.futurasciences.com / © Petr Pavlicek/IAEA)

 

La protection des hommes, lors des différentes interventions, n'était pas à la hauteur du risque et ils ont été les premiers exposés tout comme les populations limitrophes. Ils ont affronté la radioactivité dans des combinaisons inappropriées et même s'ils ne sont restés que quelques secondes et se sont relayés dans le temps, ils ont été fortement exposés aux émanations radioactives.

De nombreux décès sont donc à déplorer, provoqués soit par les irradiations directes, soit par leurs conséquences  (maladies graves, cancers, malformations diverses...)

Il faut savoir que le bilan humain est toujours sujet à débat. Pourtant c'est incontestable, des décès et des incidences de cancers et de leucémies plus élevées touchent les nombreux liquidateurs et la population qui vivait à proximité de la centrale.

 

Il a pourtant bien fallu que des hommes tentent d'éteindre le feu, tout d'abord, directement dans la centrale, puis en déversant dans le réacteur, par hélicoptère, du sable, du plomb, et autres substances..., puis qu'ils interviennent sur les lieux pour creuser un tunnel sous le réacteur afin de tenter de le refroidir, enfin, ultérieurement une fois les incendies éteints, pour nettoyer les lieux, puis pour construire une chape en béton afin d'isoler le réacteur accidenté. 

Ce sarcophage de béton a été construit en 6 mois et menace aujourd'hui de s'écrouler car il est fissuré. La communauté internationale s'est engagée à financer la construction d'une  nouvelle protection formée d'une chape étanche, dont les travaux ont commencé en 2010 et qui deviendra opérationnelle en fin 2017. Sa durée de vie sera d'une centaine d'années seulement. Il faudra donc que nos scientifiques planchent sur des solutions.  

L'ancien sarcophage, la maquette du nouveau et la construction à ses débuts (date de fin des travaux prévue en 2017).L'ancien sarcophage, la maquette du nouveau et la construction à ses débuts (date de fin des travaux prévue en 2017).
L'ancien sarcophage, la maquette du nouveau et la construction à ses débuts (date de fin des travaux prévue en 2017).L'ancien sarcophage, la maquette du nouveau et la construction à ses débuts (date de fin des travaux prévue en 2017).

L'ancien sarcophage, la maquette du nouveau et la construction à ses débuts (date de fin des travaux prévue en 2017).

Financement du nouveau sarcophage

Financement du nouveau sarcophage

 

Je ne vais pas vous faire un cours sur les dysfonctionnements de la centrale, ni vous expliquer la chronologie exacte des événements, ses conséquences sanitaires et humaines, écologiques et économiques ou...politiques.

Vous trouverez de nombreux articles sur le net à ce sujet, si cela vous intéresse et si vous voulez en savoir plus.

 

Consulter en particulier les sites suivants pour avoir divers points de vue...

- Le site de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté nuclaire) et son dossier complet qui compare les accidents de Fukushima (2011) et de Tchernobyl (1986).

- Un  site spécialisé dans la radioactivité,  laradioactivité.com. 

- le site LUXORION. 

- le site du CEA et ses pages sur le nucléaire.

- le site "Sortir du nucléaire".

- le site de la CRIIRAD, (Commission de Recherche et d'Informations Indépendantes sur la Radioactivité).

- Et enfin le site consacré aux risques majeurs.

Bien sûr, les dossiers de futurasciences et Sciences&Avenir ne sont pas en reste et j'en oublie sans doute plusieurs...

 

 

 

Il faut savoir que le nuage radioactif  ne s'est pas arrêté aux frontières et bien sûr, il a gagné toute l'Europe.

 

Il est arrivé en France aux alentours du 30 avril, a envahi le territoire (sauf la Bretagne et le sud-ouest) ainsi que la Belgique, la moitié de l'Allemagne (sud) et le nord de l'Italie,  le 1er mai, puis s'est étalé vers le sud jusqu'en Corse et a envahi toute l'Italie, le nord jusqu'en Ecosse...

Il a ainsi survolé toute l'Europe et a gagné les pays d'Orient jusqu'au 10 mai environ, date à laquelle les autorités compétentes ont décidé qu'il était devenu inactif.

 

 

 

Carte du panache radioactif, montrant les taux de césium 137 au-dessus de sol, au 1er mai 1986. © IRSN

Carte du panache radioactif, montrant les taux de césium 137 au-dessus de sol, au 1er mai 1986. © IRSN

Vous pouvez visionner ce nuage en vidéo sur le site de l'Institut de radioprotection et de Sûreté nuclaire et le dossier spécialisé sur l'accident de Tchernobyl.

 

Il faut savoir tout simplement que la centrale a arrêté de fonctionner définitivement en l'an 2000, sous la pression des pays occidentaux.

Une centaine d'habitants, tous âgés, sont revenus vivre, chez eux, dans la zone d'exclusion malgré les interdictions...parce qu'ils ne se voyaient pas vivre ailleurs et surtout finir leurs jours ailleurs que chez eux. Les jeunes, eux, ne sont pas revenus.

 

Tchernobyl aujourd'hui

 

La vie reprend ses droits dans la zone d'exclusion...

Attirés par la tranquillité, de nombreux animaux ont colonisé la zone d'exclusion, ce qui ne veut pas dire que vivre là pour un humain serait sans danger.

Ainsi on trouve de nombreux animaux vivant à l'état sauvage dans la zone interdite : des loups, des cervidés, des lapins, des oiseaux et même des ours qui n'y avaient jamais habité. La nature reprend ses droits et la végétation explose.

La question de savoir si les animaux survivent à la radioactivité, ou s'ils vivent aussi bien et en bonne santé, là qu'ailleurs, fait toujours débat.

Les recherches à ce sujet sont toujours en cours. On sait qu'il y a beaucoup de mortalité à la naissance et que seuls les individus les plus solides survivent.

Tout laisse supposer, que la pression exercée par la vie humaine étant inexistante dans la zone, les animaux peuvent s'y épanouir sans stress. Mais vivent-ils plus longtemps et en bonne santé pour autant ? C'est à l'étude...car les concentrations en radioéléments augmentent dans la chaîne alimentaire : les études portent donc en particulier sur les carnivores.

 

 

La décontamination naturelle des sols est très lente non seulement sur place mais aussi dans toute l'Europe. 

En trente ans, la radioactivité a été seulement réduite de moitié : c'est ce qu'on appelle la demi-vie. Il y a donc encore une moitié de ces particules toujours présentes dans les sols, certaines ont pénétré en profondeur et polluent les nappes phréatiques, d'autres, ce sont fixés dans les végétaux ou dans les chaînes alimentaires. 

 

Prenons des exemples concrets... 

Les sols sont toujours contaminés au Cesium 137, 30 ans après la catastrophe (source ACRO / Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest) comme l'attestent des prélèvements effectués dans près de treize pays.

Par exemple dans les Alpes, le taux de contamination peut aller jusqu'à 68000 becquerels/kg sec (ce qui est énorme !), mesure faite à Jausiers dans les Alpes de Haute Provence. 

Dans le Haut Rhin, le taux de contamination n'atteint que 174 becquerels/ kg sec à Labaroche.

Dans le Mercantour, les sols présentent un taux de radioactivité supérieur à la norme européenne. Il serait plus de deux fois élevé que la normale comme l'atteste la CRIIRAD ce qui exposeraient bergers, troupeaux et randonneurs à des doses de radioactivité, dangereuses pour la santé.

 

La viande est également contaminée comme c'est le cas de la viande de rennes achetée dans un supermarché en Norvège (690 Bq/kg sec ). 

Si la radioctivité des rennes de Laponie dépasse les normes européennes (alors que la catastrophe a eu lieu à plus de 2000 kilomètres) c'est parce que le césium a été absorbé par les lichens qui constituent la principale nourriture des rennes surtout en hiver. La limite norvégienne s'élève à 3000 Bq/kg sec (la limite est de 600 Bq dans l'Union européenne), donc la viande est commercialisée car jugée commercialisable : elle ne le serait pas en Europe.

 

Les champignons sont également fortement contaminés : 4410 Bq/kg sec pour des pieds de mouton ramassés au Luxembourg.

Qu'en est-il des champignons en France ? 80 % seraient contaminés...Lire à ce sujet l'article du site "sortir du nucléaire" et la fiche de la CRIIRAD. 

 

L'Association ACRO rappelle qu'après la catastrophe de Fukushima, l'Union européenne, mettant fort heureusement en pratique le principe de précaution, a interdit l'importation de produits alimentaires japonais lorsque ceux-ci présentaient une contamination supérieure à 100 bq/kg sec, si les denrées devaient être consommées  par des adultes et 50 Bq/kg sec pour les bébés...

 

Bonne lecture ! 

 

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É
J'ai vu le reportage à la télé. Et je me souviens de ce que l'on nous racontait à l'époque... C'est horrible.
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M
Perso je !'ai raté...mais cela me semblait important de rappeler que l'impact est toujours bien présent dans nos vies encore aujourd'hui...
F
Triste anniversaire, il semble que les pouvoirs publiques n'ont pas encore intègré le danger ?
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M
Oui je suis tout à fait d'accord avec toi, j'en ai bien peur...et en Europe on n'est pas à l'abri d'un tel accident avec toutes les centrales vieillissantes...
M
Quel article intéressant ! Je suis Polonaise et ce fût vraiment un événement catastrophique pour l'Europe de l'Est. Je me rappelle très bien de cette date et je ne suis pas prête de l'oublier.
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M
Merci Magda ! La Pologne a en effet été encore plus touchée...et comme en France les gens n'ont rien su de la vérité.
V
Oh mon Dieu, quel triste souvenir !
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M
Oui un bien triste souvenir pour tous ces gens qui vivent là bas mais aussi pour nous puisqu'il y a encore aujourd'hui des incidences sur certaines maladies...