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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Randonnée sur le plateau de Beure 5 : Flore et altitude/ Balade dans le Vercors

Voici, pour terminer notre série sur le plateau du Vercors et notre exploration non exhaustive de la flore de montagne en été, quelques exemples d'adaptation remarquables de la flore à l'altitude et à ses conditions extrêmes. Sur le Plateau du Vercors, nous sommes dans l'étage subalpin à alpin. 

Le froid, la neige, même moins abondante avec le réchauffement climatique, le vent et la sècheresse des sommets limitent la biodiversité car peu de plantes s'adaptent à ce milieu hostile. 

Cependant au stade des prairies alpines, certaines plantes poussant plus bas en altitude ont trouvé des stratégies d'adaptation remarquables. 

L'adaptation la plus fréquente est la réduction de la taille. Les pissenlits ou autres plantes que l'on trouve partout, poussent sur le plateau au ras du sol. 

C'est le cas par exemple de cette Vipérine commune (Echium vulgare), appartenant à la famille des Boraginaceae, qui peut atteindre une belle taille chez moi en Provence (30 à 50 cm) où il fait chaud et sec, pousse jusqu'à 1800 mètres d'altitude et reste au ras du sol, sur le plateau du Vercors quand elle est en limite de son lieu de vie habituel.  

Vipérine commune en limite d'aire

Vipérine commune en limite d'aire

Mais la plus spectaculaire des adaptations est celle des arbres. 

Certains font de la résistance, sont tout rabougris car ils poussent dans des conditions extrêmes, se cassent ou ploient sous le vent, comme ce pin qui ne ressemble plus à rien et se retrouve complètement isolé au milieu de la prairie en bordure de falaise. 

Un pin isolé qui a subi les assauts du vent et du froid

Un pin isolé qui a subi les assauts du vent et du froid

Plus spectaculaire encore est l'observation de nombreux cercles concentriques au ras du sol formés par des arbres, j'ai bien dit des arbres, qui sont bloqués dans leur croissance verticale par les vents violents et le froid extrême :  ce sont des Genévriers communs (Juniperus communis). Là, avec leur port rampant, ils mesurent à peine une quinzaine de centimètres de hauteur et forment de véritables tapis avec troncs et branches enchevêtrées. Le fait de se ramasser ainsi sur eux-mêmes les protège du froid car ils bénéficient de la chaleur de la terre, de la protection de la neige en hiver et résistent mieux au froid et au vent. 

Les botanistes les distinguent le plus souvent comme une sous-espèce à part entière de genévrier commun, la variété naine du Juniperus communis. Vu de près les aiguilles sont souvent courbées et rabattues vers les rameaux. 

A noter que la plupart des saules que l'on trouve en altitude font de même, je n'ai pas d'exemples à vous montrer.

Il faut noter aussi que le broutage des jeunes plants par le bétail ou les animaux sauvages peut avoir pour conséquence, ces formes naines comme repliées sur elles-mêmes. 

En avant-plan, un genévrier.

En avant-plan, un genévrier.

Genévrier nain formant un tapis et ses aiguilles vues de près avec leur bande blanche
Genévrier nain formant un tapis et ses aiguilles vues de près avec leur bande blanche

Genévrier nain formant un tapis et ses aiguilles vues de près avec leur bande blanche

Enfin pour terminer ces quelques remarques, dans mon dernier article je vous ai montré beaucoup de plantes des prairies qui avaient leurs feuilles toutes situées à la base de la tige florale, cela afin de limiter l'évaporation de l'eau et de préserver les ressources vitales afin d'assurer la photosynthèse même si la tige florale venait à casser. Il faut noter que beaucoup de plantes font de même dans les régions sèches ou désertiques du sud. 

Plus haut en altitude, on trouvera de nombreuses plantes poussant en coussinets mais pour cette année, je ne suis pas allée assez haut pour vous les montrer. L'année prochaine peut-être ?

Voilà mon article sur la flore du Plateau de Beure est terminé. J'espère que vous avez fait de belles découvertes.

La semaine prochaine nous retournerons un peu en Haute-Loire, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien ! 

A bientôt !

A bientôt !

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