Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Nicolas Diéterlé est un poète, peintre et dessinateur français né en 1963.
Il est issu d'une famille de missionnaires et de pasteurs protestants. Il passe son enfance au Ghana puis au Cameroun, où son père est chirurgien dans un hôpital de brousse de l'église protestante. Ses parents ont quatre enfants. Nicolas est le second.
En 1973, la famille quitte l'Afrique pour rejoindre la France. Cette séparation avec la terre natale sera très douloureuse pour le jeune Nicolas. En Afrique, il vivait proche de la nature et cela lui manque.
Il fait ses études secondaires à Grenoble. Il est passionné de lecture, de musique classique et de dessin.
En 1981, il s'installe à Paris pour y poursuivre des études d'Histoire de l'art à l'Ecole du Louvre.
Il n'aime pas la ville et dans son journal "intime", écrit entre 1981 et 1982, il montre son mal de vivre.
Il poursuit ses études et obtient en 1986 un diplôme à l'institut d'études politiques.
Entre temps, il voyage et se rend plusieurs fois en Irlande et à New York d'où il revient déçu par la ville.
Puis, il sera objecteur de conscience pendant deux ans jusqu'en 1989, avant d'entamer sa vie professionnelle en tant que journaliste free lance. Il espère devenir un jour, critique littéraire ou critique d'art.
Il sera ensuite rédacteur en chef d'une revue (que je connais bien), spécialisée dans l'environnement "Valeurs vertes".
Il collabore ensuite à "Témoignage chrétien", puis à d’autres revues.
Il retournera en Afrique pour de brefs séjours durant les années 90 ce qui renforcera sa nostalgie pour ce pays.
En mars 2000, il s’installe dans le sud-est de la France, dans l'arrière-pays niçois, à Villars-sur-Var. Il trouve dans ce petit village, un cadre propice à l'écriture et au dessin auxquels il consacre désormais sa vie.
Souffrant de grave dépression, il se donne la mort le 25 septembre 2000.
"Je veux mourir. Trop de souffrances. Mais je ne regrette rien. Pas d'amertume. Jusque dans la mort, je bénis la Vie qui surpasse la vie" écrit-il dans son journal spirituel le 19 septembre.
Lecture de Patricia Grange au cours de la soirée poésie organisée par la délégation Aquitaine de la Société des Poètes Français pendant le Printemps des Poètes 2012
Il nous laisse une oeuvre immense, composée de textes, de récits, de proses ou de vers qu'il n'a jamais désiré publier de son vivant. Malgré la publication de certains volumes qui paraissent parfois inachevés, de nombreux inédits subsistent.
Son oeuvre est très marquée par le thème de l'enfance...
Être comme l’enfant qui, perdu dans une forêt, aperçoit en levant la tête l’enchevêtrement infini des branches qui se perdent dans les hauteurs.
Nicolas Diéterlé (http://www.pierre-et-oiseau.fr/wp/oeuvres-picturales-2/enfants/)
Mille diamants s’éparpillaient sur la rivière, en une profusion joyeuse Et moi qui me baignais, j’étais l’un d’eux, je n’étais pas plus grand et pas moins éclatant qu’un diamant L’eau venait vers moi avec cette vivacité heureuse qui la caractérise, elle, la toujours-jeune, la vierge éblouissante, puis elle m’entourait de ses bras légers pour que je brille avec plus d’éclat encore N’étais-je pas son enfant qui voulait grandir sans frein, parmi l’étincellement de ses frères, et ne m’aidait-elle pas à croître, grâce à l’huile du consentement dont elle imprégnait mon âme autrefois déchirée par les cailloux du remords et maintenant pacifiée, baignant dans une lumière sans lacunes ? (l’Aile pourpre, p.36-37)
Ah, comme les enfants sont heureux, qui savent que la vie se dresse tout entière vers le haut, pareille à une fontaine .
Il parle beaucoup dans ses oeuvres de la nature qui l'entoure...
Au fond de moi, j'ai l'impression d'être immobile, d'une immobilité suspendue, magique, à la façon dont un oiseau planant très haut dans les airs nous semble immobile, à nous qui le regardons depuis la terre.
Pour moi, la montagne, le ciel, l’arbre... ne sont pas que la montagne, le ciel, l’arbre Ce sont des présences, de hautes présences éblouissantes, et je suis leur frère, leur compagnon
le soleil contre la fenêtre de ma salle de bains forme un visage sans traits, une face essentielle
Les arbres, le soir, retiennent la nuit dans leurs bras avec une telle force qu’il semble que rien ne pourrait la leur arracher, pas même le jour revenant
Mais le jour revient, et les arbres, s’illuminant de tendresse, libèrent la nuit .
Il parle aussi souvent des rêves et de la mort dans ses poèmes, bien que en tant que croyant, il n'en ait pas peur. Il a été marqué durant son enfance par l'engagement de sa famille dans le protestantisme.
Il se décrivait lui-même comme un "moine et un poète" et ses écrits sont empreints de sa croyance.
Quand tu écris « oiseau », rien qu’« oiseau », imagine quel oiseau bariolé se met à respirer en toi, te brûle les poumons.
Ne vois-tu pas que c’est l’âme qui resplendit ainsi en toi et autour de toi ?
Vous pouvez aller au devant de ce poète peu connu et de son oeuvre en vous rendant sur le site de l'Association Nicolas Dieterlé "La pierre et l'oiseau".
Vous pouvez aussi lire l'hommage qui lui a été fait à Paris lors du Printemps des poètes 2011.
Je vous invite aussi à visionner la vidéo ci-dessous et à écouter quelques-uns de ses poèmes...
Une très belle vidéo de textes de Nicolas Dieterlé mis en images par Joëlle Thienard.
Bibliographie non exhaustive (pour une bibliographie plus complète rendez-vous sur le site de l'association).
Quelque recueils de poèmes et récits...
En dehors de ses oeuvres écrites, Nicolas Diéterlé n'a pas plus voulu montrer au public ses nombreux dessins et peintures.
De son vivant, il ne fera que deux expositions de ses oeuvres à Paris, puis en Bretagne.
Il laisse pourtant plus de 500 peintures et dessins. De nombreuses expositions ont eu lieu ces dernières années pour faire connaître son oeuvre monumentale.
Dans ces oeuvres, encore une fois la nature est omniprésente, les oiseaux et autres animaux, les insectes et les fleurs...
On retrouve les arbres et des personnages tout en légèreté qui effleurent le ciel.
Apparaissent dans ses oeuvres, sans doute des anges sous forme de personnages peints en jaune.
Son oeuvre picturale n'est pas triste : elle respire la sérénité et la douceur de vivre.
Ces tableaux n'ont pas de titre (sauf les oeuvres exposées) comme ses poèmes n'ont pas toujours de ponctuation...
Ils proviennent tous du site de l'association que je vous invite à aller visiter...
Je les publie ici sans autorisation. Bien sûr si cela devait gêner quelqu'un qu'il m'en fasse part au plus tôt par le formulaire de contact de ce blog, je les retirerai aussitôt.
Cependant, ce serait dommage que je sois obligée à le faire, car il me semble que le printemps des poètes est un bon moment pour faire connaître au plus grand nombre, les oeuvres de ce jeune artiste tôt trop disparu...
...peu importe ton talent, mais dessine avec une âme d’enfant. De cette façon le dessin fera du monde une enfance.