Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
L'enfance à la Dickens...
Edward est né en Malaisie, mais sa mère meurt en lui donnant le jour. Son père, Alistair Feathers, un homme indifférent, ne désire même pas faire sa connaissance. C'est un chef de district respecté et le petit Edward est pris en charge par une nourrice du village qui l'élève comme son propre fils au sein de sa famille.
Il est brusquement retiré à sa nourrice alors qu'il n'a pas encore cinq ans pour être envoyé en Angleterre sous la bonne garde de Tante May, afin d'y recevoir une éducation digne de son rang. Comme la plupart des enfants que l'on appelle les "orphelins du Raj", il vivra loin des siens toute sa vie.
Finis pour lui, les jeux au village avec Ada, sa "soeur" de coeur, les baignades, l'insouciance...
Sur le bateau qui l'emmène loin de ceux qu'il aimait tant, il est mutique mais découvre un peu le monde. Lorsqu'il s'exprime à voix haute (en anglais maintenant), c'est en bégayant.
La famille adoptive du Pays de Galles, chez qui il séjourne ensuite avec ses deux jeunes cousines, Babs et Claire, est une famille cynique et violente qui maltraite les enfants. Ils ne sont pas les seuls enfants à séjourner là-bas...
Lorsque le drame survient (le lecteur n'en aura connaissance qu'à la toute fin du roman), les enfants seront séparés pour toujours.
La découverte de l'amitié...
Edward qui a tout juste 8 ans, atterrit chez alors "Monsieur", un ami de la famille, qui dirige une école pour garçons, école où il emmagasine des connaissances et construit son avenir.
se faire un véritable ami en la personne de Patrick Ingoldby, de un an son aîné. La famille de "Pat" l'accueille pendant les petites et grandes vacances, comme s'il était un des leurs.
Durant ces années, Edward est toujours sans nouvelles de son père qui assure pourtant sa vie quotidienne et ses études en envoyant de l'argent. Il s'attache aux Ingoldby et est en adoration devant la mère de Pat.
L'adolescence solitaire...
A 14 ans les garçons sont obligés de quitter "Monsieur" pour se rendre à la "Public School". C'est cet été-là, en 1936, qu'Eddy rencontre chez Pat, sa cousine Isobel, un peu bizarre et excentrique, amoureuse de Jack, le frère aîné de Pat. Il connaît avec elle ses premiers émois d'adolescent : elle le trouble énormément mais il refusera ses avances, ce qui lui donnera du regret toute sa vie !
Lorsqu'ils se reverront des années après, la plupart des êtres aimés auront disparu.
Mais c'est la Seconde Guerre mondiale et l'avion de Jack, le fils aîné des Ingoldby, s'écrase au dessus du Channel. La famille Ingoldby s'enferme dans sa douleur et son patriotisme et coupe les ponts avec Edward qui a une nouvelle déception car il se sent rejeté par une famille dont il pensait faire désormais partie intégrante.
C'est alors que son père, craignant pour sa vie en Europe, refait surface et décide de le rappeller auprès de lui. Edward se rend donc chez ses tantes qui ne se sont jamais souciées de lui et qui sont chargées de le garder chez elles pour préparer son départ. En attendant, il doit se rendre à Oxford pour passer son examen d'entrée, c'est là-bas qu'il rencontre Babs qu'il n'avait pas revu depuis le drame de leur enfance.
Dans le train du retour, un nouveau drame le frappe : il apprend dans le journal, la mort de Pat qui s'était engagé...
Le premier voyage de retour...
Voilà donc, en route pour Colombo afin de rejoindre son père, un Edward âgé de 17 ans, bien amoindri psychologiquement et déçu de devoir partir (il est mineur et se doit d'obéir à son père). Il ne sait pas que son destin est tout autre et ne lui permettra pas de revoir son père vivant. Eddie tombe gravement malade en route et sera rapatrié vers l'Angleterre.
Après des mois de soins et de convalescence, il obtient enfin son diplôme de droit à Oxford en deux ans et il est admis au barreau.
Le second voyage de retour...
Son destin hors du commun, le mène à Hong Kong où il travaille comme avocat dans les litiges liés aux constructions. Il sera pendant de nombreuses années un avocat international de renom, mettant en appliquation les valeurs chinoises : courtoisie, hospitalité, discrétion...
Il rencontre Betty, écossaise d'origine mais chinoise de coeur, qu'il épouse. Elle aimerait avoir des enfants mais lui non, et finalement ils se résignent en apparence à l'absence d'héritier.
La retraite...
Lorqu'il prend sa retraite, le couple quitte Hong Kong qui vient d'être rétrocédé à la Chine, revient en Angleterre et s'installe dans le Dorset. Betty se rend utile comme elle peut : elle s'occupe du jardin, donne de son temps à l'église du village. Peu avant sa mort, elle enterre des perles dans le jardin en plantant ses bulbes de tulipes. Ces perles "coupables" dévoilent au lecteur un pan secret de la vie de Betty dont il ne se doutait pas... En effet, Betty a eu une relation avec Terry, un avocat brillant de Hong Kong, le principal rival de Filth, que le destin va amener à acheter la maison juste à côté de chez eux peu de temps après la disparition de Betty.
Mais Filth n'en reste pas là, il ne peut rester seul plus longtemps et les réminiscences de son passé lui font prendre la route à nouveau...
Ce roman est le premier tome d'une trilogie d'un auteur que je n'avais jamais lu jusqu'à présent. C'est un roman qui se lit facilement et qui est arrivé à me toucher. J'ai donc envie de lire les autres tomes.
Petite biographie de l'auteur
est un auteur de fiction née le 11 Juillet 1928, à Coatham dans le Yorkshire en Angleterre. Son père était instituteur mais rêvait de retourner à la terre de ses ancêtres (son propre père était fermier) et sa mère rêvait d'écrire.
A l'âge de huit ans elle découvre le plaisir de lire en fréquentant une petite bibliothèque locale.
et une maîtrise sur "Lady Mary Wortley Montagu""Time and Tide" avant d'écrire pour les enfants.
Son mari est avocat : il est spécialisé dans les problèmes de construction (comme Filth !) et a beaucoup voyagé à l'étranger.
Ils ont trois enfants et c'est lorsqu'on son petit dernier rentre à l'école que Jane Gardam se met à écrire.
En 2009, elle est nommée "Officier de l'Ordre de l'Empire Britannique".
Son premier livre a été un livre pour enfant. Peu importe qu'il ait connu du succès ou pas.
Il fallait qu'elle écrive, qu'elle publie, c'était vital pour elle, la seule façon de vivre et d'être heureuse. "It was just what I had to do. It seemed the only way to live to me, to be happy." confie-t-elle au journal The Guardian.
Peu connue au niveau international