Le liseur du 6h27 / Jean-Paul Didierlaurent

Voilà un petit roman parfait pour les vacances et pour ceux qui aiment les livres ou en ont fait leur métier...

Plein d'humour et de tendresse, ce court roman saura vous toucher.

L'auteur est surtout connu pour ses nouvelles. Il a d'ailleurs obtenu plusieurs prix. Lorsqu'il sort ce court roman en mai 2014, il ne s'attend pas au succès qui lui tombe dessus. Aujourd'hui ce petit livre est traduit dans 25 pays et va peut-être faire l'objet d'un adaptation télévisuelle !

Vous êtes partants ? Voici l'histoire...

Guylain Vignolles (et non pas Vilain Guignol comme ses camarades de classe, amateurs de contrepèterie, l'appelaient…) a une vie tranquille et plutôt solitaire. Seul son poisson rouge baptisé "Rouget de Lisle" lui tient compagnie le soir.

Guylain travaille dans une usine de recyclage qui  pilonne toute la journée les livres invendus arrivant par camions entiers : c'est un comble pour quelqu'un qui, comme lui, aime les livres !

Son travail le rend malade au plein sens du terme. De plus l'ambiance est épouvantable dans cette usine, ce qui n'arrange rien.

Pour pilonner les livres,  l'usine utilise un monstre, la Zerstor 500, une machine redoutable ("la Chose") qui a montré par le passé son insatiable appétit en broyant les deux jambes du vieux Giuseppe qui se retrouve aujourdhui dans un fauteuil roulant.

Mais Giuseppe n'a pas dit son dernier mot et décide de "retrouver ses jambes". En effet le jour de l'accident, la bouillie sortie de la machine a servi à fabriquer du papier pour l'édition d'un livre intitulé " Jardins et Potagers d'autrefois".  Il en retrouve un et se met en quête des 1299 autres livres fabriqués ce jour-là...

Guylain l'aide à sa façon (vous verrez comment).

Depuis quelques temps, Guylain a une occupation matinale originale. Une fois installé dans le RER de 6h27, il s'assoie sur un (son) strapontin orange et se met à lire les quelques feuillets qu'il a réussi à récupérer la veille, ceux que la machine n'a pas voulu broyer et qui se sont collés aux parois.

Les passagers du RER ont pris goût à ce moment magique, découvrant au hasard de la lecture des feuillets, des extraits sans aucun rapport entre eux car  provenant de livres différents.

Un jour, deux vieilles dames lui demandent de venir faire la lecture pour elles...Le samedi matin suivant, il ne s'attend pas  à se retrouver, à l'adresse indiquée, devant une maison de retraite.

A partir de ce jour, sa vie change.

Un matin, il découvre, coincé dans SON strapontin, une clé USB contenant le journal intime d'une dénommée Julie. Il tombe sous le charme de cette mystérieuse jeune femme, exerçant un métier rare mais non moins utile en ville, celui de "dame-pipi".

Et le lecteur se doute bien que l'histoire se terminera comme dans les contes de son enfance...

Mon avis

Ce roman très court se lit rapidement. L'écriture est fluide et simple, les chapitres courts. Mais ne vous y trompez pas, il vaut mieux prendre le temps de le déguster.

C'est un roman à la fois grave et plein d'humour. J'avoue que j'ai souvent ri sans me forcer tant certaines situations sont loufoques.

C'est un roman rempli de fantaisie et de bonnes intentions.

Il met en scène des gens ordinaires qui ont besoin de faire n'importe quel travail pour pouvoir manger, et bien sûr, leur travail ne leur plaît pas et ils ne sont pas heureux.

Ce roman a été critiqué pour son happy-end mais moi je trouve que c'est un roman qui fait du bien.

J'ai été touché par ce jeune employé trentenaire pétri d'humanité et de tendresse qui n'hésite pas à donner de son temps aux autres (gratuitement) et recherche tout simplement le bonheur...

Pas vous ?