Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir, pour voyager, pour connaître l'amitié et l'amour, ou tout simplement pour changer de vie...
Vous en doutiez ?
Ce petit roman pétillant, plein d'humour et pétri de tendresse
Rien ne vaut un roman écrit à quatre mains pour parler d'amour :)
Voici l'histoire en avant-première
(sortie prévue du roman en librairie le 5 mars).
Ce roman qui devait s'intituler au départ "la ballade d'Olena", raconte l'histoire d' Olena, qui s'est réfugiée en France et travaille dans une maison de retraite située dans le Nord-Pas-de-Calais, "La Moisson".
Olena est très seule car elle a dû laisser en Ukraine auprès de sa mère, sa toute petite Milena, âgée seulement de 6 ans. De plus son mari, Vassili, est parti travailler au Portugal, c'est très loin et elle ne sait pas quand elle pourra le revoir. Mais il fallait bien gagner de l'argent à la mort du père d'Olena : Vassili a pris tout naturellement sa place restée miraculeusement vacante.
Dans cette drôle de maison de retraite qui ressemble à un foyer où les personnes âgées vivent toute l'année, mais où elles peuvent encore profiter de leur autonomie et de leurs objets personnels, Olena a trouvé un refuge et beaucoup de compréhension.
C'est dans la rue, en chemin, qu'elle connaît la peur, tente de passer le plus possible inaperçue. Comme elle n'a aucun papier officiel, elle ne prend même plus les transports en commun.
Mais malgré cette peur quotidienne, elle a une force incroyable en elle : elle sait qu'elle retrouvera Vassili un jour et qu'ensemble, ils pourront vivre avec leur petite fille des jours heureux. C'est pour cela qu'elle a toujours le sourire et qu'elle sait apporter aux personnes âgées, avec qui elle travaille, le réconfort et la présence nécessaire à leur épanouissment.
Parmi les pensionnaires de "La Moisson" il y a en particulier deux hommes et trois femmes qui joueront un rôle important dans l'histoire :
Charles, âgé de 77 ans, est un professseur d'histoire à la retraite, très érudit, plein de sagesse et de philosophie.
Théo, âgé de 74 ans, est un ancien coiffeur resté séducteur, bien qu'il ne se trouve pas beau. Il rend service aux pensionnaires en les coiffant et en jouant les visagistes. C'est le dernier arrivé au foyer.
Et puis il y a les deux "vieilles chouettes" qui se disputent tout le temps et pour cause !
Henriette a 79 ans. Elle a vécu en Belgique toute sa vie avant de venir à Douai pour se rapprocher de son fils. Mais sa famille ne s'occupe pas vraiment d'elle. Il faut dire qu'elle est d'une intransigeance peu commune et sa maniaquerie est l'objet de beaucoup de moqueries de la part de ses co-pensionnaires. Elle adore s'occuper du jardin et des fleurs en général et elle a un petit-fils adorable que tout le monde aime beaucoup à "La Moisson", Quentin. Lui, il ne laisse pas passer un dimanche sans venir la voir.
Flora a 80 ans. Elle prétend être une ancienne danseuse et adore parler de son passé, des hôtels luxueux où elle s'est rendue lorsqu'elle vivait à Paris, des spectacles et du "beau monde" qu'elle a fréquenté. D'ailleurs sa chambre ressemble à un musée. Mais la nuit, elle réveille tout le monde à cause de cauchemars affreux dont elle dit ne pas se souvenir à son réveil.
Toutes deux se disputent constamment et s'envoient des flèches enflammées à tous propos surtout, depuis que Quentin est tombé amoureux de Stéphanie, la petite-fille de Flora...
Mais voilà que le drame éclate et que la situation s'envenime lorsqu'on propose à Stéphanie, à l'issue de son stage dans une entreprise, un poste d'assistante de direction au Portugal, un poste important qu'elle ne peut refuser.
Flora est ravie pour elle, bien que triste à l'idée de la voir moins souvent (c'est la seule personne de sa famille qui lui rend visite régulièrement).
Henriette pense que si elle aime vraiment Quentin, elle renoncera à ce poste.
Tous les pensionnaires de "La Moisson" sont chamboulés par son départ...
Quentin, lui, tombe carrément en dépression. Il en vient à refuser de vivre au point d'avoir un accident de voiture gravissime sous l'emprise de l'alcool, lui qui ne boit jamais...
Henriette et Flora pensent que cette situation ne peut plus durer et décident de se rendre au Portugal pour tenter de raisonner Stéphanie (qui ne répond plus au téléphone, même à sa grand-mère) et lui faire comprendre à quel point Quentin est amoureux d'elle...
Charles est tout de suite d'accord pour leur prêter sa voiture, mais qui la conduira ? Tout le monde pense à Olena !
Mais Olena va poser ses conditions. Oui, elle est d'accord pour les conduire là-bas, mais avant, il faudra faire un détour par l'Allemagne et, de Berlin, rejoindre la frontière polonaise pour y récupérer Milena. Il est hors de question qu'elle se rende au Portugal et voit Vassili, sans sa petite fille.
Les voilà en route pour un tour d'Europe peu commun... Avec les trois vieilles dames et sa fille, Olena ira de Berlin à Lisbonne en passant par la frontière polonaise, Nuremberg, Sète et Madrid...autant d'escales, autant d'aventures...
Et me direz-vous, comment Olena, sans papiers, va-t-elle franchir les frontières ? Car je vous le rappelle en 1992, il y avait encore des frontières en Europe !
Non mais, franchement, vous croyez que je vais vous raconter ce voyage qui constitue la deuxième partie du roman. Je vous en ai assez dit...
Mon avis
Vous avez peur de vieillir, vous ? Moi pas !
Car comme nos pensionnaires, je pense que la vie est une aventure...
Dès le prologue le lecteur est mis dans l'ambiance. Par un effet de flash-back très original, le lecteur se retrouve en plein périple et il relira les mêmes lignes (celles du prologue donc) lorsque ce sera le bon moment dans l'histoire.
Il s'écoule un an entre le début du roman et le voyage. Un an pendant lequel le lecteur ne s'ennuie pas car les personnages sont attachants. Beaucoup de passion passe dans leurs relations. Ils se racontent peu à peu et le lecteur découvre leur vie quotidienne et leur passé, par petites touches pudiques.
Avec légèreté, des sujets graves sont abordés : la vieillesse et la perte d'autonomie, le passé et sa horde de souvenirs qui hantent les jours et les nuits des pensionnaires, l'exil, la peur, la solitude, la difficulté d'exister aux yeux des autres quand on a cessé d'exercer un métier que l'on aimait,...
L'originalité du roman réside aussi dans le double récit. Par un jeu de typographie et de style, le lecteur entre dans l'histoire au présent et en italique à travers les pensées d'Olena racontées par un narrateur extérieur (les auteurs n'emploient pas le "Je" mais le "Elle"). Puis par un jeu d'alternance, on entre dans le chapitre suivant qui nous décrit des faits (la vie quotidienne des pensionnaires de "La Moisson" par exemple) mais racontés au passé.
Les deux récits nous disent des choses différentes ou quelquefois, décrivent le même événement avec un léger décalage, ou bien se répondent... Cela donne beaucoup de rythme à l'histoire.
A la fin du roman, les deux écritures alternent au sein du même chapitre et se mêlent.
Autre fait intéressant, de nombreuses citations étayent le texte et sont rassemblées à la fin du roman.
A noter la "route des coquelicots" c'est ainsi, rappelons-le, que les anciens combattants britanniques nomment (je devrais dire "nommaient" car il ne doit pas en rester beaucoup encore en vie) le circuit du Souvenir qui traverse l'est du département de la Somme et rappelle aux habitants les massacres de la Grande Guerre.
Pourquoi le coquelicot ? Parce que cette fleur (le "poppy") rappelle les tâches rouge sang qui parsemaient les champs après les batailles. Elle est donc devenue le symbole de la mémoire et du souvenir.
C'est aussi le coquelicot qui est utilisé par les petites filles pour confectionner de petites poupées à la robe écarlate. Henriette en fait de semblables dans le roman et les fait sécher entre les pages d'un livre. Elle a une passion pour ces fleurs fragiles, colorées, considérées comme des "mauvaises herbes" par ceux qui ne comprennent pas que les "petites choses qui nous entourent, tellement communes qu'on n'y prête plus attention, sont parfois les plus belles"... et Henriette trouve que cette fleur, symbole de consolation, de tranquilité et d'ardeur fragile, représente bien Olena.
La couverture du roman est magnifique avec un superbe coquelicot, qui pour moi symbolise tout simplement le printemps et le renouveau, car c'est en avril, qu'il fleurit les champs de céréales...et c'est en avril que débute ce roman et, un an après, le voyage.
C'est un roman qui se lit vite car on a envie de connaître la fin mais il faut absolument le déguster, relire des passages, s'amuser à lire uniquement les chapitres en italique à la suite... à vous de choisir.
Il est rempli de poésie, de tendresse et d'humanité.
Offrez-le à votre mère (ou à votre grand-mère) si elle a peur de vieillir (ou pas !) et qu'elle pense qu'il est trop tard pour profiter de la vie.
Offrez-le à votre petite fille (ou votre petit-fils) car beaucoup d'adolescent(e)s auront ensuite une vision différente de la vieillesse.
Je parie qu'il provoquera pas mal de débat en famille, entre amis et...peut-être, dans les maisons de retraite !
Quelques extraits pour vous mettre dans l'ambiance...
"Peut-être est-ce cela le tempérament slave ? Donner à la dureté des jours la beauté d'un poème fortement parfumé ? S'entourer de chaleur, d'alcool et d'épices pour affronter ensemble les moments difficiles ? La famille, les amis, le village réunis dans la joie ou la peine, les années qui s'écoulent marquées par le mouvement des saisons.Tous ces moments chauds, forts et doux lui manquent tellement." (p.26)
"Ainsi font les heures, elles tissent des journées, et les journées se rassemblent pour composer des semaines, des années, des vies. Bien que le temps au bout du compte, soit une illusion, il fait de son mieux pour remplir la mission que nous lui confions...il mesure ce que l'on ne peut pas mesurer, le miracle d'être vivant". (p.79)
"Dans cette maison, il y avait trois anges aux ailes un peu froissées et personne ne le savait !" (p.122)
" Mon institutrice disait que vivre sans poésie, c'est comme éteindre le soleil. Et que réciter un beau poème, c'est la meilleure façon de ne pas perdre espoir". (p.148)
"Le découragement est une vague glacée bien plus dangereuse que l'eau dans laquelle Olena dérive. La seule idée de ne pas retrouver Milena lui donne envie de se laisser couler jusqu'au fond de la rivière, de s'allonger sur son lit de galets et d'arrêter la lutte. Ce combat, chaque jour répété, lui paraît à cet instant impossible à livrer. Elle descend. L'eau se referme sur elle..." (p.191)
" Lorsque Lydie chante, Olena se revoit sur les genoux de sa grand-mère, la tête posée sur sa poitrine large et rassurante. Les mélodies et les mots sont différents mais pas la douceur, pas la tendresse. Elle voudrait avoir à nouveau cinq ans..." (p.220)
" Elle aime ces deux mots mis côte à côte "ange" et "gardien", elle y voit des images de plumes blanches et de lumière incandescente...Pouvoir se dire que quelque part, quelqu'un nous veut du bien..." (p.229)
BONUS : La version audio de « La route des coquelicots » est offerte à tous les acheteurs de la version papier ou numérique (lecture du texte intégral par les deux auteurs). Un pur délice !
Qui sont les auteurs ?
Véronique Biefnot est l'auteure d'une trilogie publiée chez Héloïse d'ormesson entre 2011 et 2014 :
- Comme des larmes sous la pluie.
- Les murmures de la terre.
- Là où la lumière se pose.
Deux romans écrits conjointement avec Francis Dannemark sortent en mars 2015 : "La route des coquelicots" donc, et "Au tour de l'amour" que je vous présenterai prochainement.
Véronique Biefnot est une écrivaine d'origine belge qui a plusieurs cordes à son arc car elle aime écrire et nous livre des romans pleins de poésie, mais elle s'intéresse aussi au théâtre, au cinéma et à l'art.
Elle est romancière, comédienne, metteur en scène et peintre !
Vous aimerez vous promener sur son blog ICI.
Il est donc inutile que je vous raconte sa vie en détails puisque vous la trouverez à la rubrique "Carrière" de ce blog.
Francis Dannemark est un romancier et poète belge.
Lui aussi a plusieurs cordes à son arc puisqu'il est aussi créateur de la collection "Escales du nord" aux Éditions "Le Castor Astral". Il est connu et reconnu en Belgique depuis les années 80. Il est actuellement éditeur, conseiller littéraire indépendant et responsable du programme "Escales des Lettres" à Bruxelles.
Auteur d'une bonne vingtaine de romans parus aux Éditions Robert Laffont et au Castor Astral, le premier, "Heures locales", a été publié chez Seghers en 1977, il est aussi l'auteur de recueils de poèmes.
Francis Dannemark a publié entre autres :
- "Mémoires d'un ange maladroit" en 1984.
- "Choses qu'on dit la nuit entre deux villes" en 1991. Prix Charles-Plisnier et Prix franco-belge des Lycéens.
Et plus récemment :
- Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver (2011)
- La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis (2012)
- Histoire d'Alice, qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) (2013)
Si vous voulez en savoir plus consulter son site officiel ICI.
Et maintenant, ensemble, il ont créé un site pour inaugurer leur écriture à quatre mains que vous pouvez conserver dans vos favoris car, à mon avis, on n'a pas fini d'entendre parler de leurs créations !
Vous pouvez le visionner ICI.