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Je vous propose aujourd'hui de visiter Pébrac, un petit village situé en bordure de la Margeride et dominant la vallée de la Desges. Les cent-dix-sept habitants sont appelés les pipéraçois et les pipéraçoises.
L'histoire de ce village est intimement liée à celle de son abbaye du XIe siècle, que je vous montrerai en détails dans un prochain article.
Actuellement, beaucoup de maisons sont inoccupées, car ce sont des résidences secondaires (48 % exactement, chiffre qui dépasse largement ceux du département et du pays).
Vous pouvez si cela vous intéresse lire l'histoire résumé du village, rédigée (en noir) d'après différents sites internet dont celui des Amis de Pébrac. Mais bien entendu, pour ceux qui le désirent, vous pouvez sauter ce paragraphe pour aller directement aux photos prises dans le village au fil de mes pas.
Un peu d'histoire...
Une première communauté religieuse, créée en 1062 par Pierre de Chavanon, devient abbaye en 1097 sur décision du pape Urbain II. Très vite, l'abbaye devient prospère grâce à ses nombreuses cultures en terrasses, favorisées par un climat doux.
Pour Pébrac comme pour toute la région, le Moyen Âge est une période compliquée surtout pendant la guerre de Cent Ans. L'abbaye est en grande partie détruite par les routiers que l'on appelait aussi les Anglais, qui sévissaient dans la région. Ces anciens mercenaires, sans solde depuis le traité de Brétigny en 1360 entre la France et l'Angleterre, se livrent à de nombreux pillages. Ils brûlent les alentours du village, détruisent les cultures de vignes et les arbres fruitiers. Le bourg jusque-là prospère, voit ses activités décliner.
A la fin de la guerre, le village va renaître grâce à un nouvel abbé, Armand de Flaghac qui en 1438, reconstruit l'église et les bâtiments abbatiaux, organise des foires, obtient du roi l'autorisation de fortifier les quartiers hauts de la ville qui s'appelleront désormais, le fort de Bayonne. Ses frères continueront son œuvre.
Mais vers 1545, l'abbaye tombe en commende. Les abbés sont alors nommés par le roi et tirent leurs revenus du travail des moines sur les terres de Pébrac et de tous les prieurés qui y sont rattachés mais ne vivent pas sur place.
C'est à cette époque que l'abbé Jean-Jacques Olier, fils d'un important conseiller du Roi de France, va avoir l'idée d'accroître sa fortune déjà importante grâce aux revenus de l'abbaye qu'il a reçu en commende, et de ses nombreux prieurés. Il décide de mettre sa fortune au service d'une grande cause. Il crée avec Jérôme Le Royer de la Dauversière une nouvelle ville sur une île du fleuve Saint-Laurent au Canada. C'est Paul de Chomedey de Maisonneuve qui y débarque et fonde "Ville-Marie" qui prendra plus tard le nom de Montréal.
A partir du XVIIIe siècle, le quartier de Bayonne étant surpeuplé, de nouvelles maisons à étage sont construites en dehors des fortifications.
L'arrivée du chemin de fer au XIXe siècle, et l'exploitation dans la région des mines de charbon, de Spath-Fluor (fluorine) et d'antimoine permettent aux habitants de mieux vivre. De nouvelles maisons sont alors construites, arborant des linteaux de portes sculptés où figurent le plus souvent une date gravée. La commune compte alors cinq écoles et de nombreux commerces et aubergistes !
Mais la Grande Guerre passe par là. Trente-quatre hommes jeunes ne reviennent pas et le village se dépeuple peu à peu, comme beaucoup de villages de nos zones rurales ou de montagnes.
Le quartier haut de la ville possède de très jolies maisons entièrement bâties en pierre locale.
Il fait bon vivre dans ce village malgré le tourisme, n'est-ce pas ?
J'ai pris cette maison en face de l'église abbatiale sous différents angles. Elle se prolonge par des annexes sans doute d'anciennes granges ou étables. Un petit café s'y est installé. La première photo est prise du haut du parvis de l'église.
Certaines maisons ont l'air abandonné. La dernière avec son petit jardin attenant et sa vigne grimpante a beaucoup de charme, et c'est peut-être une résidence secondaire...
Au coeur du village, celle-ci est particulièrement ancienne mais a été rénovée.
Quelques portes et fenêtres ouvrent sur des maisons, des remises, ou des jardins.
Je n'ai observé que deux heurtoirs de porte.
Mais j'ai admiré les murs en basalte (les carrières ne sont jamais bien loin dans cette région) et vu une petite source (sur la dernière photo). Je n'ai pas trouvé le lavoir et j'ai oublié de questionner les habitants à son sujet.
Et voilà pour terminer, une vue sur le quartier moderne et tout à fait récent, en contrebas du village et de la petite route.
Un rassemblement de voitures anciennes avait lieu le jour de notre visite, il y avait donc du monde sur le village et en particulier dans l'église où de nombreuses familles participaient à une visite guidée.
J'espère que cette première visite de Pébrac vous a plu ! Nous allons dans la semaine visiter l'abbaye et son modeste jardin botanique, puis la semaine prochaine nous entrerons dans l'église abbatiale, enfin comme d'habitude...si vous le voulez bien !