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Le vallon des Glauges est un petit vallon qui part du village d'Eyguières, dans les Bouches-du-Rhône, et nous permet de monter au sommet du Massif des Alpilles, un massif dont j'aurais l'occasion j'espère à l'automne prochain de vous parler plus longuement car en été, la chaleur y est intenable pour nous les provençaux.
Pour info "glauge" est le nom donné aux iris des garrigues, petits iris sauvages à tiges courtes que je vous ai souvent montré sur ce blog.
Ce vallon fait partie du Parc Naturel Régional des Alpilles.
C'est Martine sur son blog, qui nous a donné envie d'y retourner (voir son article ICI) mais nous avons eu si chaud que nous ne sommes pas allés jusqu'à la Tour, pourtant nous étions partis très tôt un matin et bien décidés ! C'est ainsi...
Le vallon sépare les Opies (496 m), le plus haut sommet du massif des Alpilles où se trouve la tour, du Mont Menu qui comme son nom l'indique est de hauteur plus modeste (209 m) mais qui est bordé lui-même par la paroi verticale de la petite chaîne de Coste Ferre (241m).
Le départ de la balade s'effectue près du cimetière du village, à côté d'un ancien moulin intégré aujourd'hui dans les arènes Chabaud.
Le sentier, large au départ, suit le Canal de la vallée des Baux, un canal qui prend, au niveau du village d'Eyguières, les eaux du canal Boisgelin-Craponne qui transporte lui-même les eaux de la Durance.
Le Canal alimente en eau tout le sud des Alpilles pour arriver à l'extrémité Ouest du massif, à Fontvieille. Terminé au début du XXe siècle, ce canal long de 53 km alimente de nombreuses terres agricoles et aide aussi à approvisionner en eau les pompiers en cas d'incendie.
On poursuit ensuite la balade par le chemin de Saint-Pierre de Vence en haut duquel se trouvent les vestiges d'une villa Gallo-romaine, dont je vous parlerai plus en détails dans un prochain article.
Comme vous le voyez les bords du chemin sont très fleuris.
A l'entrée du grand domaine viticole du Vallon des Glauges, on poursuit par un sentier qui passe au départ au milieu des vignes puis grimpe dans la garrigue...
Ailleurs, ce sont essentiellement des oliviers dont la couleur contraste avec les barres rocheuses au loin, mais ici ou là, il y a aussi quelques amandiers et quelques pins.
Il faisait si chaud que nous avons renoncé comme je vous l'ai dit, à monter jusqu'à la tour des Opies, mais cela ne nous a pas empêché de nous en approcher par le chemin qui y grimpe.
D'en-haut, on domine un peu plus le plateau et la vue est superbe. Nous étions tout en bas tout à l'heure...
Un peu de géologie...
Nous avons baladé sur un plateau qui grimpe doucement et qui est en fait une grande terrasse, la terrasse des Glauges, bien connue des géologues. Cette terrasse est le témoin d'un ancien lit de la Durance. La rivière passait par là donc, juste avant de rejoindre son delta, la plaine actuelle de la Crau. Elle ne se jetait pas comme aujourd'hui dans le Rhône au niveau d'Avignon, mais bien directement sur le littoral méditerranéen de l'époque.
Au Quaternaire, la Durance passait par la Cluse de Roquemartine et s'étalait donc entre le Mont Menu et le Massif des Alpilles. En passant par ce seuil appelé le Seuil de Saint-Pierre-de Vence (il y a environ - 2 millions d'années jusqu'à -800 000 ans), la rivière qui avait un régime fluvio-glaciaire, a déposé ici ou là, entre autres, différents galets constitués de calcaires et autres roches directement descendus des Alpes. En voici un exemple...
Un des galets trouvé dans un champs de vigne
Ci-dessous on peut donc imaginer sur mes photos la rivière tumultueuse qui arrivait par le seuil de Roquemartine (photo à gauche) et s'écoulait vers la droite en érodant au fur et à mesure les flancs des collines, pour rejoindre la Crau dans la plaine au loin, à l'extrême droite de la photo de droite, tandis que les sédiments qui se déposent, forment la terrasse actuelle peu à peu.
Je simplifie évidemment !
Plus tard, mais c'est une autre histoire géologique, la rivière modifiera son cours pour passer par le défilé de Lamanon, de l'autre côté du Mont Menu.
Je vous rappelle que la Crau_ le paléo-delta de la Durance donc_ est une grande plaine de 550 km2 aujourd'hui fragmentée en différentes parties (La Crau sèche et humide) dont il subsiste encore 95 km2 de steppe intacte, la dernière steppe d'Europe occidentale. J'aurais j'espère un jour l'occasion de vous en parler davantage.
Voici quelques détails rencontrés en chemin...
Il est temps de redescendre et de rejoindre la voiture...il est presque 13 heures et il fait très chaud !