Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Champels est un hameau situé sur la commune de Monistrol-d'Allier dont je vous ai déjà parlé sur ce blog.
Cette petite commune de Haute-Loire bien connue des marcheurs qui parcourent le chemin de Saint-Jacques, est riche en découverte. Elle se situe sur le 45ème parallèle nord donc à égale distance entre le pôle Nord et l'équateur...
Le hameau de Champels est à l'écart de la route Le Puy-Saugues, et à l'écart du chemin de Saint-Jacques, ce qui explique que peu de gens s'y arrête et le connaisse.
Nous y avons fait une courte halte tout à fait par hasard, après avoir visité le petit hameau de la Vialle d'Estours puis la jolie chapelle Notre-Dame d'Estours.
Les maisons sont traditionnelles dans cette partie du plateau de la Margeride. Elles sont construites en pierres de pays de plusieurs sortes, granites ou basaltes, avec des linteaux de porte ou de fenêtre monolithes parfois impressionnants par leur taille.
Nous y avons fait de jolies découvertes comme cet abreuvoir pour les animaux...
et ce travail à ferrer particulièrement bien rénové, couvert et joliment fleuri.
L'Eglise Saint-François-Régis de Champels a été construite en 1821.
La voici de l'extérieur avec son clocher moderne qui ne ressemble pas à ceux à peigne, plus fréquents dans la région.
Et comme elle était ouverte quand nous avons visité le hameau durant l'été dernier, je peux vous faire visiter l'intérieur !
Je l'ai trouvé toute simple et très sobre.
Voici quelques-uns des vitraux. Le dernier représente la chapelle de Notre-Dame d'Estours, toute proche, dont je vous ai mis le lien plus haut dans mon article.
Un peu d'histoire...
Au début du XXe siècle, les paroissiens qui fréquentaient la petite église du hameau, ne savaient pas qu'ils deviendraient célèbres un jour.
Je vais vous expliquer pourquoi.
En 1906, alors que la loi de séparation des Eglises et de l'Etat vient d'être votée le 9 décembre 1905, les Inventaires des biens de l'Eglise soulèvent la colère des croyants catholiques.
Les manifestations de la population sont accompagnées d'incidents violents. Les habitants barricadent les églises pour empêcher les agents du gouvernement d'exiger l'ouverture des tabernacles, demandée par la circulaire du 2 janvier.
Les forces de l'ordre sont alors appelées en renfort. Les manifestations commencées à Paris, vont se répandre dans toute la France durant les deux premiers mois de l'année.
Dans cette partie Est du département de la Haute-Loire, où la population était d'une grande ferveur religieuse, et leur foi ancrée dans la vie quotidienne, les croyants crient au sacrilège.
L'histoire nous a été raconté par une habitante du village. Sa grand-mère était présente parmi les manifestants, peut-être même sur la photo du Journal.
Quand les agents se présentent devant la petite église de Champels, le 28 février 1906, ils se retrouvent devant des dizaines de manifestants, pour la plupart des femmes, les hommes étant aux champs. Ils ne tardent pas à les rejoindre et tous ont pris des armes (bâtons, fourches et autres outils ainsi que des... pierres).
Ils empêchent l'agent et les gendarmes d'entrer dans l'église. Un gendarme tire un premier coup de feu, l'excitation monte d'un cran et les paysans ripostent en jetant des pierres.
Il y a cinq blessés graves et une quinzaine de blessés légers parmi les manifestants, tous paysans.
L'affaire devient nationale. Le ministre de l'Intérieur se défend. Les médias s'en mêlent et parlent d'une quarantaine de coups de feu du côté des policiers et de morts, le préfet rectifie !
Photo ancienne prise sur internet
Dans certains villages, la résistance fera effectivement des morts et sera d'une plus grande violence encore.
Si vous voulez en savoir plus, retrouvez tous les événements sur le site ci-dessous qui les raconte en détails...
Bienvenue dans la Généalogie de Raymond CAREMIER - Geneanet
Bienvenue dans la Généalogie de Raymond CAREMIER
https://gw.geneanet.org/symi43?lang=fr&m=NOTES&f=INVENTAIRES
Ce qui est étonnant c'est de retrouver dans l'église un vitrail qui raconte cette histoire : on y voit les gendarmes et l'agent de l'Etat face aux habitants en colère...
Voilà notre petite balade à Champels est terminée.
La semaine prochaine nous allons rester encore un peu en vacances virtuelles en Haute-Loire, enfin comme d'habitude... si vous le voulez bien !