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L'abbaye Saint Théofrède, également appelée Saint Chaffre, est classée sur les listes des MH depuis 1840. Elle daterait de l'époque mérovingienne ce qui en fait l'un des plus anciens monastères de France. Elle doit son nom à l'un des premiers abbés mort en martyr en 728.
On connaît mal les circonstances de son édification et les renseignements qui sont parvenus jusqu'à nous font quasiment partis des légendes du pays. Trois personnages entrent en jeu. Le premier est le dénommé Calmin (ou Calminius). Il serait le fondateur de Calmel, le nom d'origine du Monastier. Il y aurait ensuite Eudes, le premier abbé du monastère venu des Iles de Lérins, puis enfin, Théofrède, son neveu et successeur, qui aurait donc donné son nom à l'abbaye.
Ce que l'on sait, c'est que la construction de l'abbaye démarre au Xe siècle, vers l'an 950, pour s'achever au XIIe siècle, date de son apogée. Elle rayonnait alors à travers un vaste territoire dans tout le sud de la France, jusqu'en Provence et dans le Rouergue, mais aussi jusqu'au Dauphiné et dans le Piémont italien. Elle administrait alors près de 250 dépendances.
A la fin du XVe siècle, les voûtes sont rénovées après leur effondrement sans doute lié à un séisme qui a secoué la région. La grande tour des cloches est érigée, ainsi que le grand escalier qui permet d'accéder au parvis, déjà en place.
L'église est à nouveau rénovée, au XVIIIe puis au XXe siècle.
La vie monastique a donc marqué la cité du Monastier. Aujourd'hui le seul vestige en plus de l'ancienne abbaye, est la place du couvent (en rénovation lors de mon passage). Elle a été implantée sur l'ancien cloître aujourd'hui disparu qui avait été construit en 817.
L'église abbatiale du Monastier est la seconde de Haute-Loire en taille, après la cathédrale du Puy-en-Velay. Les spécialistes de l'art médiéval la considère comme une des plus belles églises romanes du centre de la France.
On entre aujourd'hui dans l'église par le portail latéral sud.
Le mur est à cet endroit construit entièrement en roches volcaniques et renforcé par des contreforts. C'est une des parties les plus anciennes de la bâtisse.
Il est percé de trois baies (on voit surtout les deux principales sur mes photos). Les arcs sont soutenus par des colonnettes simples mais aux chapiteaux sculptés.
La façade occidentale, côté village, est d'une grande richesse et il faudrait passer des heures pour en découvrir tous les détails.
Nous n'avions aucun recul pour la prendre en photo même du bas des escaliers. Vous la voyez en entier seulement sur la première photo de mon article.
Cette façade est considérée comme un chef-d'oeuvre de l'art roman auvergnat. Elle est entièrement bâtie, comme la plus grande partie de l'édifice, en pierres volcaniques polychromes.
Elle est constituée de deux niveaux...
Dans la partie basse, le portail principal s'ouvre au centre. Il est orné de trois voussures à section carrée et de colonnes aux chapiteaux sculptés.
Les pierres sur cette façade, sont savamment agencées pour former de jolies mosaïques.
Dans la partie haute, la grande ouverture centrale est également joliment décorée non seulement par des sculptures mais aussi par des colonnettes.
Elle est encadrée par deux ouvertures latérales et surmontée par un fronton triangulaire.
De nombreuses sculptures de différentes couleurs ocre, brune, noire sont accrochées à la paroi colorée, et la richesse des personnages représentés font de cette abbaye, un monument exceptionnel dans la région.
La frise qui borde le fronton triangulaire est composée de différents personnages et autres décorations.
N'oubliez-pas de cliquer sur les photos pour les agrandir !
Le chevet de l'abbatiale que l'on peut voir quand on se trouve au pied du château, est amputé de ses deux clochers qui furent abattus durant la Révolution.
En l'observant, on découvre nettement deux périodes de construction.
La partie inférieure est en pierre volcanique, alors que l'abside est bâtie en roche claire. Il s'agit d'arkose de Blavozy. Les arcs-boutants sont également en arkose et s'appuient sur des contreforts solides. Ils sont décorés d'armoiries.
Voilà notre visite extérieure de l'église est aujourd'hui terminée. J'espère qu'elle vous a plu.
Hier, au moment même où je finalisais cet article, je suis tombée par hasard sur un article du Journal "L'éveil" paru donc mercredi 5 février, qui parle d'une restauration devenue indispensable pour ce superbe édifice. Je vous mets l'article en lien ci-dessous pour ceux qui veulent en savoir plus (en espérant que ce lien perdurera).
Très bientôt, nous entrerons visiter les lieux, enfin, comme d'habitude... si vous le voulez bien !