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Nous allons poursuivre aujourd'hui le circuit pédestre, situé près du village de Seneujols.
Je vous avais laissé près du dolmen, sur la petite route qui borde la ferme au lieu-dit Le Villard, et nous allons maintenant poursuivre sur la gauche un chemin qui nous amène à travers les prairies et les champs cultivés, vers un grand domaine...devenu aujourd'hui une ferme, dont les bâtiments font partie de l'ancienne commanderie de Chantoin.
Nous sommes donc toujours sur le plateau volcanique du Devès entre les villages de Montbonnet et Seneujols, à une quinzaine de kilomètres du Puy-en-Velay.
En chemin, nous longeons des murs de pierres sèches, interrompus par quelques jolies cabanes de bergers (appelées chibottes dans le Velay).
Peu après, nous découvrons l'imposante ferme de Chantoin...
Un peu d'histoire
C'est vers 1170 que ce grand domaine a été cédé aux Templiers par le vicomte de Polignac, par testament. Ce document est la trace la plus ancienne de la présence du Temple dans le Velay.
En 1373, ce sont les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem (qui deviendront l'ordre de Malte) qui leur succèdent. Ils se sont installés au Puy-en-Velay.
La commanderie sera d'abord rattachée à celle de Devesset en Ardèche, avant d'appartenir à la Mense de la Langue d'Auvergne vers 1544. Puis elle disparaîtra à la Révolution.
A l'époque, il y avait trois mas : Chantoin, Chazaux et Collanges. Ils constituaient une importante possession des Templiers. Le premier en s'agrandissant a rapidement englobé les deux autres pour ne former plus qu'un beau domaine au pied des Monts du Devès.
Cette commanderie qui dépendait donc de la ville du Puy, avait de nombreuses dépendances aux alentours et je vous en montrerai les vestiges à l'occasion.
Les pèlerins qui passaient par-là étaient rassurés par la présence militaire des Templiers. Chantoin représentait alors une véritable place forte...
Pour plus de détails, vous pouvez consulter le site ICI.
Les différents bâtiments sont aujourd'hui une propriété privée. Ils sont parfaitement conservés et ont même une certaine prestance dans ce paysage typique du plateau du Devès. C'est un beau domaine de forme carrée, à l'allure hostile et qui ressemble à une maison-forte avec ses hauts murs protecteurs.
A l'origine, la Commanderie se composait d'une chapelle, aujourd'hui disparue car transformée en habitation, et d'une cuisine qui était occupée par une cheminée gigantesque comme cela se fait beaucoup dans la région. Bien sûr, granges et étables complétaient l'habitation principale et des prés entouraient le domaine.
On peut admirer la porte cochère et, en s'approchant, on aperçoit les armoiries gravées au-dessus de la porte, usées par le temps. Il s'agit des armes de l'ancien commandeur Jacques de la Rochefoucauld.
Lors de notre balade, le domaine était fermé et nous n'avons pas pu, ni le visiter ni apercevoir sa cour intérieure. Mais nous avons pu admirer ses murs hauts et épais...renforcés par endroit par des contreforts.
et quelques détails...comme cette sorte d'évier extérieur extra-plat taillé dans la pierre (qu'on appelle une pile en Provence mais j'ignore comment dans le Velay). Peut-être y avait-il là une fontaine extérieure dans le temps ?
Le chemin de terre se poursuit par une petite route (rejoignant le village de Bains) qui nous mène à proximité d'autres bâtiments anciens entièrement rénovés...faisant sans doute partie de la commanderie eux aussi.
En quittant Chantoin et le plateau, c'est par le GR65 que nous remontons vers la forêt...
C'est impossible de se tromper puisque une jolie pie grièche écorcheur (femelle ou juvénile ? je penche pour la seconde solution, mais je n'en suis pas sûre...) nous montre le chemin.
Notre voiture nous attend toujours près de la fontaine du Couderc-haut que je vous ai montré la dernière fois.
Bientôt c'est promis, nous ferons une halte vers Montbonnet, dans une jolie petite chapelle, comme le font les pèlerins-randonneurs sur le chemin de Saint-Jacques, mais ce sera l'objet d'un prochain article, si, comme d'habitude... vous le voulez bien !