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Pour ce premier dimanche de l'été, je vous propose une balade dans la garrigue provençale afin de profiter encore un peu des fleurs, avant que la chaleur, qui est arrivée cette semaine chez nous n'assèche tout, et que les directives préfectorales locales, nous en interdisent l'accès à cause des risques d'incendies.
De nombreuses fleurs se retrouvent dans les sous-bois et au bord des chemins, car la nature a particulièrement aimé les pluies abondantes et quotidiennes du printemps.
Je n'avais jamais vu autant de coquelicots en fleurs. Habituellement, ils sont au bord des routes et dans la plaine, mais cette année, ils ont colonisé la moindre trouée dans la garrigue.
En grimpant un peu plus vers la colline, nous trouvons d'autres fleurs dans les sous-bois.
Le chèvrefeuille (Lonicera implexa) pousse au milieu des cistes cotonneux.
A côté, nous trouvons de jolies fleurs qui ressemblent à des marguerites et qui sont plutôt rares chez nous. Sauf erreur de ma part, il s'agit de Tanaisie en Corymbe (Tanacetum corymbosum).
De temps en temps nous croisons une orchidée peu commune qui fleurit toujours à la fin du printemps, et parfois jusqu'en juillet, l'orchis pyramidal...
Au bord du chemin, en continuant notre ascension, des lins bleus commencent à apparaître. Ils sont plus fréquents que les blancs.
Les lins côtoient des plantes herbacées variées, typiques de la garrigue...bien que moins spectaculaires.
Le brachypode rameux (Brachypodium retusum) pousse en touffes et colonise les bords de chemin.
C'est une plante typiquement méditerranéenne qui fait partie du patrimoine local. C'est l'herbe à moutons, la "baouque"...
Ce brachypode se reproduit en émettant des stolons sous terre et forme rapidement un couvre-sol, résistant à la sécheresse et au piétinement. Ces touffes sont précieuses car ce sont les premières à coloniser les lieux après un incendie, à empêcher la fermeture des zones de garrigues, et donc à préserver une biodiversité nécessaire à son équilibre.
A côté, pousse le dactyle pelotonné (dactylus glomerata variété hispanica) et l'Egilope (Aegilops), une plante échappée des champs de céréales...
Les immortelles (Hélicrysum stoekas) commencent à fleurir : elles pourront être bientôt ramassées pour faire quelques bouquets secs.
Mêlées aux touffes d'immortelles, on retrouve souvent des plantes discrètes mais qui sont abondantes et fleurissent en blanc, les Dorycnium ou "badasse". On les voit sur ma troisième photo.
Plus haut dans les rochers, des pins et des chênes verts s'accrochent comme ils peuvent pour survivre. Des sedums poussent également dans la moindre anfractuosité ou en bas des falaises
Dans le vallon, ce sont des arbustes épineux en fleurs, qui attirent notre attention.
Leurs rameaux forment des zigzags et leur floraison discrète en jaune est abondante. Les fruits sont caractéristiques. Ils ressemblent à de petits chapeaux chinois et restent longtemps sur les rameaux de l'année précédente.
Ce sont des épines-du-Christ, encore appelés paliures, ou porte-chapeau en Provence.
Et, tout à fait par hasard en s'approchant pour identifier une plante, nous découvrons une empuse (Empusa pennata) appelée aussi "le diablotin de Provence" que nous avions pris au départ pour une simple brindille.
C'est notre première rencontre avec cette petite bête étonnante !
Elle était accrochée à une plante légèrement buissonnante, une bugrane si je ne me trompe pas (appartenant au genre Ononis).
Je vous invite à aller la voir de plus près chez Pascale ICI ou Là, par exemple, car elle lui a consacré plusieurs séries de macros. N'hésitez-pas à utiliser le moteur de recherche interne de son blog pour les retrouver si besoin.
Bon dimanche à tous !