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Tout le monde connaît le rouge-gorge familier, "Erithacus rubecula" de son nom savant que l'on retrouve souvent écrit rougegorge sans tiret.
Ce petit passereau de la famille des Muscicapidae (ou Muscicapidés), revient dans nos jardins de Provence dès l'automne (souvent en octobre chez nous) pour repartir vers le nord dès le printemps, en avril ou en mai selon les années.
Il peut vivre 10 ans !
En fait, il est présent en Europe sur tout le territoire, mais pas au même moment.
Les populations du sud sont donc plus importantes en hiver car le rouge-gorge familier est un migrateur partiel. Ceux du nord (de Finlande, de Suède, et du Danemark) migrent vers des climats plus doux, sur les rives méditerranéennes et jusqu'en Afrique du nord, parfois dès la fin août.
Le rouge-gorge affectionne particulièrement les climats doux, frais mais humide et redoute le froid. Les mâles hiverneraient plus au nord que les femelles et seraient davantage sédentaires comme c'est le cas de ceux de Grande-Bretagne [source : Les passereaux d'Europe" tome II, Paul Géroudet].
Si nous ne le voyions plus en été en Provence, c'est non pas parce qu'il se cache, comme je le croyais auparavant, même si c'est un oiseau plutôt sauvage et solitaire, mais bien parce qu'il migre plus au nord. Il fait trop chaud et sec chez nous.
Sa migration a toujours lieu de nuit. Un beau matin de mars, il a disparu ! Mais il revient paraît-il toujours dans le même jardin, chaque année.
J'adore ces petits oiseaux tout ronds, avec leurs grands yeux, et leur belle couleur orangé sous la gorge et sur le front, ce qui permet de les identifier aisément sans se tromper. Le mâle et la femelle sont identiques avec le dessus gris-brun-olivâtre. Seuls les jeunes n'ont pas encore de plastron orangé.
Le rouge-gorge familier aime les haies (d'où l'importance de les préserver), les jardins, les parcs des villes et les forêts. Il construit souvent son nid dans le lierre, tout simplement.
C'est un petit oiseau qui tient à ce qu'on respecte son territoire et peut se battre violemment avec ses congénères pour le conserver. Il n'aime pas la compagnie des autres sauf au moment de la reproduction...
Comme il se nourrit principalement de petits insectes, de larves et de vers en pleine saison et de fruits comme les baies de genévriers, ou autres, il va forcément se rapprocher des maisons en hiver pour venir quémander quelques graines ou des miettes qu'il adore mais dont il ne doit pas se goinfrer surtout lorsqu'elles se gorgent d'humidité, sous peine de le voir tomber malade ou mourir. Il faut plutôt lui donner des raisins secs, des grains d'avoine, de tournesol ou de blés, des vers de farine, des baies séchées...et même des cacahuètes écrasées, non salées ni grillées... évidemment !
Dans mon jardin, il vient souvent grignoter ce que les autres oiseaux font tomber en dessous de la boule de graisse. Ou bien il vient inspecter les lieux lorsqu'on remue la terre...et limite ainsi la prolifération de certains indésirables car il n'hésite pas à s'attaquer à de petites limaces ou des larves que nous venons de mettre à jour.
Au mois de mars, une fois les mâles d'abord, puis les femelles, revenus sur le site de reproduction, la femelle du rouge-gorge fabrique un nid avec des herbes, de la mousse et des brindilles. Elle s'installe dans une haie, bien à l'abri et bien caché ou dans le creux d'un vieux mur. Elle couve ensuite ses œufs (5 à 7) une dizaine de jours, puis s'occupent des petits exclusivement pendant une semaine. Le mâle l'aide ensuite à les nourrir jusqu'à ce qu'ils quittent le nid, vers l'âge de 3 semaines.
On a découvert depuis peu que ces petits oiseaux étaient très vulnérables (comme nous ?) aux champs électromagnétiques de nos lignes à haute tension, nos téléphones portables, et bientôt nos compteurs EDF...
Leur boussole interne serait perturbée et cela modifierait leur instinct migratoire. Des expériences sont en cours.
Ce petit oiseau bénéficie d'une protection totale sur tout le territoire français depuis 1981, bien que sa population ne soit pas réellement menacée. Il est donc interdit de le détruire, le capturer ou l'apprivoiser...tout comme de détruire ses nids et ses oeufs.
Puisqu'en Provence, le rouge-gorge s'installe dans nos jardins seulement en hiver puis repart dès les beaux-jours vers d'autres horizons, le mien (ou la mienne) doit donc se retrouver plus au nord dans une forêt, une haie, une région de montagne ou, qui sait, peut-être dans votre jardin durant l'été.
Vous pouvez aller admirer les superbes photos pros de Pascale. Pour toutes les voir, je vous conseille de taper "Rouge-gorge familier" dans le module de recherche de son blog car plusieurs articles sont consacrés à cet adorable petit oiseau.
Je vous mets le lien vers l'un d'entre eux.
Bon dimanche à tous !