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De l'autre côté de la place arborée, dans le bâtiment de l'ancienne mairie se trouve la chapelle...au premier plan, c'est le temple !
Retournons un peu dans la Drôme cette semaine, et en particulier dans l'ancien palais épiscopal de Die, situé place de l'Evêché, où se trouve une petite merveille cachée au fin fond d'une chapelle minuscule dont la surface totale ne dépasse pas 30 m2 : la mosaïque des quatre fleuves du paradis.
Mais avant de vous parler prochainement et en détail de cette mosaïque romane, j'ai bien dit romane (et je n'ai pas fait de fautes d'orthographe !) et histoire aussi de vous faire un peu languir, je vais vous montrer aujourd'hui, le cadre dans lequel elle a été retrouvée, oui je dis bien retrouvée, car elle était bien cachée sous le plancher en bois de la salle des archives de l'ancienne mairie, au 1er étage du bâtiment que l'on aperçoit derrière les arbres sur ma première photo.
La Chapelle Saint-Nicolas est une chapelle qui était réservée à l'usage privé de l'évêque. Elle s'ouvre aujourd'hui sur la place de l'Evêché à l'emplacement où se trouvaient à l'époque les jardins du palais.
La chapelle était accolée aux remparts de la ville qui n'existent plus à cet emplacement aujourd'hui. De l'autre côté des remparts, d'autres jardins descendaient jusqu'à la rivière (la Drôme).
Vestiges des remparts à proximité (une tour romaine) et l'ancienne porte Saint Vincent aujourd'hui détruite
Sur les façades extérieures du palais, les évêques avaient fait insérer plusieurs inscriptions comme celle dédiée à Dea Andarta et un taurobole du culte de Cybèle.
La place de l'évêché est bien connue des habitants de Die, car elle sert de parking en toutes saisons et d'extension du marché en été. Elle est entourée de belles demeures anciennes.
Juste à côté se trouve la Fontaine de la Comtesse...et le square du même nom.
Réalisée en 1888, par Jeanne Royannez, épouse de Clovis Hugues, la statue représentant la comtesse de Die (ou Béatrice de Die) se dresse au centre d'une fontaine dans un minuscule parc. La comtesse de Die était une poétesse ayant vécu dans la ville au XIIIe siècle. Elle a écrit tous ses poèmes, comme c'était souvent le cas à l'époque, uniquement en occitan.
Mais revenons à notre petite chapelle...
On aperçoit le bâtiment où elle se trouve, sur la dernière photo ci-dessus.
On pénètre dans la chapelle par le portail en fer forgé et il faut grimper par des escaliers pour accéder à la petite terrasse fleurie.
La chapelle Saint-Nicolas a été construite sur l'une des tours du rempart gallo-romain, une tour édifiée vers la fin du IIIe siècle. La chapelle elle-même daterait du XIIe siècle. On trouve mention de son existence dès 1194. Elle a été construite dans l'emplacement existant et possédait un accès aux remparts.
Dès l'entrée de la chapelle, on trouve des traces de sculptures anciennes sans doute récupérées sur une partie des anciens remparts.
L'intérieur est celui d'une chapelle. On trouve différentes ouvertures en forme d'arc, et même des traces de passages plus anciens qui ont été comblés au cours des temps et de l'évolution du palais...
Vers le XIVe siècle, le palais épiscopal s'étend vers l'extérieur sur l'emplacement des jardins.
C'est à cette époque que les enduits qui décorent les murs de la chapelle et ceux qui ornent la salle d'audience de l'évêque sont peints.
C'est également à cette époque qu'a été réalisée en guise de pavement, une superbe mosaïque qui faisait office de tapis d'autel. Je vous en parle bientôt plus en détails.
Plus tard, au XVIIIe siècle, seront posés sur les murs de la chapelle, des papiers peints que je vous montrerai également très bientôt. Ils sont classés au titre des monuments historiques et remarquablement bien conservés.
Ils comptent parmi les plus importants de France.
A cette époque, la chapelle était désaffectée du culte et on l'utilisait comme salle de justice de paix. Sans doute s'agissait-il d'une simple salle d'attente...
La salle a ensuite servi à entreposer les archives municipales de la ville, ce qui explique l'exceptionnelle conservation des merveilles qui se trouvent en ce lieu protégé.
Alors, prêts à continuer la visite bientôt ?