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Aujourd'hui, nous quittons provisoirement la Drôme, sans changer pour autant de région administrative, pour poursuivre notre visite de la Haute-Loire...
Nous nous rendons à Saugues, pour découvrir une partie du patrimoine de la ville et aujourd'hui je vous propose de visiter, la Tour dite des "Anglais".
C'est un donjon datant du Moyen Âge, situé en plein coeur de la ville, juste à côté de l'église dont je vous parlerai un jour prochain.
Saugues, est une petite ville de moyenne montagne (960 mètres environ) qui se situe à 45 km du Puy-en-Velay. C'est un lieu bien connu des randonneurs qui font le chemin de Saint-Jacques de Compostelle car elle est située sur la via podensis. Les visites de la ville ne manqueront pas de rappeler des souvenirs à Roguidine et à Azalaïs qui ont fait le chemin...
La ville de Saugues est une ancienne place forte du Gévaudan, qui s'est développée au XIIe siècle sous l'autorité des seigneurs de Mercoeur, dont je vous ai déjà parlé. Autrefois elle se situait au milieu de gigantesques forêts où sévissaient des bêtes sauvages...dont la fameuse bête du Gévaudan, dont nous reparlerons !
La ville a été ravagée en 1788 par un terrible incendie, parti du four banal. Toutes les maisons, accolées les unes aux autres, ont pris feu rapidement. La population de la ville était constituée de tisserands, de chapeliers et de tanneurs. Elle était aussi spécialisée dans le tournage des sabots de bois (les esclops).
Les modernisations successives ont achevé de détruire ce qui restait de la vieille ville après l'incendie, mais il subsiste ça et là quelques veilles bâtisses et une ambiance particulière intra-muros.
Le donjon qui domine la cité, faisait partie du château ravagé par les flammes. Il constitue le seul vestige de l'ensemble des fortifications qui protégeaient la ville des pillards au Moyen Âge.
Il aurait été construit à la toute fin du XIIe siècle.
C'est un des rares exemples d'architecture militaire en Haute-Loire. Il est d'ailleurs classé aux Monuments historiques depuis 1907 et a été rénové dans les années 70.
Cette tour massive de 23 mètres de hauteur est de forme rectangulaire et mesure 8.20 mètres de largeur sur 12.50 mètres de longueur.
Elle est construite en granit gris de la région et sur ses parois sont répartis dix contreforts d'un mètre de large.
Lors des rénovations, le haut de la tour a perdu ses créneaux d'origine, mais conservé sa couronne de mâchicoulis sur consoles. En fait, il s'agissait probablement d'un simple chemin de ronde, posé à l'extérieur de la construction.
L'horloge de la commune a été installée entre deux contreforts.
La Tour des Anglais aurait été baptisée ainsi à cause d'un épisode historique marquant.
En effet, en 1362, durant la guerre de Cent ans, la ville et la tour furent assiégées par une bande de "Routiers" que l'on appelait aussi des "Anglais", mais qui n'étaient pas tous anglais pour autant. Ces "Anglais" étaient des mercenaires, licenciés après le traité de Brétigny (signé en 1360). Ils vivaient de pillages et de brigandages et semaient la panique dans la région. C'est contre "monnaie sonnante et trébuchante", que les troupes royales envoyées par Charles V, réussirent à les déloger de la ville et de la tour.
(Informations d'après un panneau situé dans l'enceinte de la tour).
Bien sûr, un des intérêts de cette Tour des Anglais est de pouvoir monter au sommet pour admirer la vue sur la ville et les alentours.
Au rez-de-chaussée, en plus de l'exposition dont je vous reparlerai se trouve une représentation de la bête du Gévaudan, et un escalier en bois permettant de monter à l'étage.
L'ascension, à partir du premier étage, se fait par des escaliers étroits et abrupts en pierre qui ne sont pas praticables par tout le monde et dans lesquels on ne peut pas se croiser.
En chemin, on peut admirer la construction en pierre, la voûte de la salle haute, une porte qui permettaient peut-être l'accès à des courtines, ainsi que quelques vestiges de la vie quotidienne...
De petits réduits ça et là, des passages, des arcs, la présence de mâchicoulis, tout indique une construction ancienne, avec bien sûr de nombreuses meurtrières puisque c'était une tour de guet...par lesquelles on aperçoit la ville.
Au sommet, la vue est superbe !
Le temps n'était pourtant pas de mon côté ce jour-là, car très changeant.
Là-haut, impossible d'oublier que la tour avait un rôle défensif. Constructions défensives et couleuvrines vous attendent.
J'ai découvert les noms des vents en patois...
La girouette n'a rien d'original mais elle a une utilité...
La cloche marque les heures et les demi-heures...
Attention, de ne pas être en -dessous à ce moment-là sous peine d'en sortir... sonné !
L'intérieur de la tour permet d'abriter des expositions saisonnières ou pas, dont je vous reparlerai bientôt et en particulier les fresques de Lucien Gires, un artiste local qui a permis la rénovation de la Tour dans les années 70.