Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Hier, en plus de la fête des pères et de se rendre au bureau de vote, c'était aussi la Journée du Patrimoine de Pays et des Moulins et de nombreuses manifestations ont eu lieu dans nos régions.
Dans le cadre de ces Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins qui existent depuis 20 ans déjà, les associations mettent à l'honneur le petit patrimoine local de la commune, les savoirs faire et les traditions d'antan.
Souvent méconnu, ce petite patrimoine n'est pas classé aux monuments historiques, mais il nous raconte avec simplicité la vie quotidienne de nos ancêtres. Ce qui fait son charme, c'est qu'il est le témoin d'un territoire donné, celui de notre enfance ou celui que l'on découvre en balade.
L'année dernière, je vous avais fait visiter une ancienne forge Ici et Là car j'étais allée dans la Drôme pour ces journées.
Cette année, j'ai décidé de vous montrer à nouveau le Moulin de Bertoire qui se trouve en Provence, dans la petite ville de Lambesc.
Je vous avais déjà parlé de sa rénovation ICI et montré quelques photos dans le cadre d'un article général sur les moulins ICI, prises lors de ma première visite et durant l'inauguration en 2013.
Mais à chacune de mes visites je ne peux pas m'empêcher de faire de nouvelles photos que je vous présente aujourd'hui...
Comment ça marche...un moulin à vent ?
Pour que le vent puisse faire tourner les ailes du moulin il faut qu'il souffle suffisamment mais ne dépasse pas les 60 km/heure. Donc impossible de faire fonctionner le moulin, les jours de mistral !
Les ailes doivent être placées perpendiculairement à la direction du vent.
Les ailes font tourner l'arbre qui entraîne le rouet (la grosse roue !). Elle possède 40 dents que l'on appelle les alluchons.
Les dents font tourner la meule par l'intermédiaire des fuseaux de la lanterne...
Vous n'y comprenez rien ? C'est normal ! Alors pour éclairer la vôtre (de lanterne...il faut suivre !) je vous mets ci-dessous un schéma que j'ai trouvé sur internet.
Je le trouve beaucoup plus explicite que mes propres explications.
A moins que vous préfériez celui de l'Encyclopédie de Diderot...
Voilà maintenant les photos de ce mécanisme vue de dessous !
L'arbre entraîne donc le rouet (la grosse roue) à laquelle je n'ai pas compté les dents (il y en 40)...
Les alluchons (les dents!) font tourner la meule par l'intermédiaire des fuseaux de la lanterne...
La meule dormante (ou couchée), elle, est située en dessous de celle qui tourne et ne bouge pas.
De la trémie où il est placé...le grain tombe grâce à l'auget dans le gros trou central (l'oeillard que l'on voit ci-dessus) ce qui lui permet de glisser sous la meule et d'être écrasé.
La mouture sera ensuite récupérée grâce à une goulotte pour être tamisée avant d'être mise en sac.
Le meunier modifie le grain de la mouture grâce à cet appareil, la trempure, situé à côté des meules, dont l'action est présentée en réduction à l'extérieur. Il permet de réduire ou d'augmenter l'écartement entre les deux meules qui ne doivent jamais se toucher.
Le grain moulu est donc récupéré par cette manche en tissu au rez-de -chaussée. La mouture sera ensuite plus ou moins finement tamisée, puis devenue farine, mise en sac.
Sur les murs du moulin, au premier étage, des petites sculptures dont je ne connais pas l'origine, nous racontent l'histoire des vents à leur manière...
Nous retrouvons leurs noms sur la rose des vents que les provençaux connaissent tous (car c'est celle qui nous sert de repère, pour savoir d'où souffle le vent, quand on se promène sur le plateau de Vernègues).
Les représentations des différents vents, accrochées au mur...et la rose des vents située sur le plateau du Grand Puech à Vernègues
Pour sortir du moulin, il nous faut redescendre par le petit escalier par lequel nous sommes montés. Il remplace aujourd'hui l'échelle du meunier.
Un bref arrêt au rez-de-chaussée, encore en cours d'aménagement, nous permet de voir la partie basse de la trempure.
Et pour finir (en beauté !) un petit aperçu de la toiture et de la girouette...
Sur la première photo, en bordure du toit on retrouve les noms des vents gravés nous indiquant la bonne direction !