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Le "sumac fustet", encore appelé "arbre à perruques", "sumac des teinturiers", "barbe de Jupiter", parfois "coquecigrue", "pompon", "bois jaune" dans certaines régions, ou tout simplement "fustet" ou "sumac" dans la Drôme, et autrefois "baisa-ma-mia" en Provence (Flore forestière française : Région méditerranéenne, 2008) est un arbuste qui adore les terrains et rochers calcaires secs mais qui préfère une atmosphère un peu humide.
Il devient majestueux à l'automne grâce à la superbe couleur rouge que prennent ses feuilles avant de tomber.
Surtout fréquent dans le sud-est de la France, il est tout de même visible jusque dans l'Aveyron et sa présence peut être occasionnelle jusque dans l'Ain. Il préfère les Alpes maritimes, plus humides aux Bouches du Rhône où il fait trop sec à température égale.
Son nom latin est "Cotinus coggygria" et selon les flores, il est apparenté au genre Rhus. Il serait originaire d'Eurasie et appartient à la famille des Anacardiaceae.
Au printemps l'arbuste a une odeur de térébenthine.
Ses nombreuses fleurs sont visitées par les abeilles. Il doit d'ailleurs son nom commun à ses fleurs qui apparaissent dès le mois de juin et forment des panicules plumeuses, donnant l'impression que l'arbre est recouvert de perruques. Son nom anglais est "smoke tree" ou "arbre à fumée"...car de l'autre côté de la manche, les anglais pensent que ce ne sont pas des plumes mais de la fumée.
Son écorce était utilisée en tannerie pour colorer les laines et les cuirs, d'où son nom commun de "fustet" qui provient du mot occitan "feustel" ou "sorte de teinture" .
La décoction de son écorce et de ses racines donne une belle couleur jaune orangé.
Son bois blanc, puis roux et veinés de veines brunes en vieillissant, était utilisé autrefois par les luthiers et les ébénistes.
C'est un arbuste sauvage très décoratif qui colore les collines calcaires en rouge orangé dès les premiers jours de l'automne. Il est cependant facile à acclimater au jardin et fleurira agréablement un coin ensoleillé. On le trouve d'ailleurs dans de nombreux parcs publics car il est d'un entretien facile.
Attention... car toutes les parties de la plante sont toxiques ce qui n'empêchait pas ma belle-mère de ramasser du "sumac sauvage" qu'elle appelait tout simplement "sumac" pour en faire des bouquets secs qui décoraient la maison tout l'hiver.
A peine rentrée à la maison, elle sortait la couverture de repassage, faisait chauffer son fer modérément et séchait une à une les feuilles en les aplatissant sous un papier journal... je l'ai vu faire une fois et je revois le fer passer et repasser avec patience et délicatesse sur chaque feuille pour qu'elle reste bien accrochée aux branches. Et mon mari a encore, dans ses narines l'odeur caractéristique des feuilles en train de sécher sous le fer...
Un beau souvenir de saison !