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L'église Notre-Dame-de-la-Mer est un des tous premiers lieux de pélerinage de la Provence. Elle est classée monument historique depuis 1840.
C'est ici que les Tsiganes (les "gitans") viennent vénérer Sara, leur sainte patronne...
L'Eglise primitive a été construite vers le VIe siècle à l'emplacement d'un oratoire et près de l'embouchure du Petit Rhône. Elle était constituée par une nef unique.
Vers le IXe siècle, on la fortifie pour défendre la Provence et en particulier la ville d'Arles, des sarrasins qui arrivaient par la mer.
Au XIIe siècle, le bâtiment est achevé. Il s'agit d'une véritable forteresse de style roman, dont je vous montrerai l'extérieur et le toit très bientôt.
Elle est, comme l'église primitive, constituée d'une nef unique de forme rectangulaire, de quatre travées et d'une abside semi-circulaire romane.
Elle comporte une tour de guet surplombant la ville de 15 mètres et une crypte dédiée à Sara la noire, ainsi qu'une "chapelle Haute"...
Puis vers le XVe siècle, l'église d'origine, toujours présente à l'intérieur de l'enceinte fortifiée, et située à l'emplacement actuel du choeur, est détruite...
D'où que vous arriviez aux Saintes-Maries-de-la-Mer, vous ne pouvez que voir cette superbe église protectrice, car on peut l'apercevoir à 10 km à la ronde à l'intérieur des terres et, que vous soyez croyants ou pas vous ne pouvez pas faire autrement que de la visiter...
La présence d'un puits d'eau douce, redécouvert à l'intérieur de l'église au XVe siècle, lors de fouilles, rappelle que ce lieu servait aussi de refuge aux populations locales, en cas d'attaque de pirates et autres envahisseurs arrivés par la mer.
Petite histoire des Saintes Maries...
Lors de la persécution des chrétiens dans les années 45, Marie-Salomé et Marie-Jacobé sont toutes deux chassées de Palestine.
La légende dit qu'elles sont abandonnées sur une barque sans voile, ni rame, ni gouvernail et promises à une mort certaine.
Mais les vents et le destin les poussent jusqu'en Camargue...où elles débarquent dans un petit port nommé "oppidum Râ".
Elles s'y établissent et y auraient été ensevelies.
Tant pis si la géographie nous dit qu'à cette époque la ville n'existait pas encore et que l'emplacement actuel de la ville était encore sous les eaux !
Bien sûr, vous l'avez deviné, c'est pour cela que la petite ville provençale se nomme aujourd'hui "Les Saintes-Maries-de-la-Mer"...avec des tirets que nous faisons souvent sauter par paresse, mais l'histoire nous dit aussi qu'elle ne porte ce nom-là que depuis 1838...
Sara, dont le culte est attesté depuis le XVe siècle, était leur servante. Elle est donc arrivée en Provence, dans la barque qui a traversé la méditerranée, en même temps que les deux saintes.
Les gitans l'ont choisie comme sainte patronne, pour son dévouement et sa servitude...mais les saintoises et les saintois la vénèrent aussi.
Chaque année, les gitans de toute l'Europe viennent aux Saintes-Maries-de-la-Mer pour la chérir, lors du pèlerinage du 24 et 25 mai où l'on vénère aussi sainte Marie Jacobé. Le 24 les gitans emmènent solennellement Sara, leur patronne, jusqu'à la mer. Le 25, c'est au tour des statues des saintes. Elles sont accompagnées en procession par des arlésiennes en costume et des gardians...
Deux autres pèlerinages ont lieu, les troisième samedi et dimanche d'octobre pour vénérer sainte Marie Salomé (Pèlerinage des Provençaux et des Languedociens), et les 1er samedi et dimanche du mois de décembre (pèlerinage anniversaire de la première élévation des châsses en 1448).
Autres vues de l'intérieur de l'église...
A bientôt pour la suite de la visite...