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Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Les chenilles processionnaires / 3- La lutte

 

Nous avons vu dans nos deux précédents articles, le développement particulier de la chenille et les risques pour notre santé et celle de nos animaux domestiques...

 

Quels sont les prédateurs naturels de ces chenilles ? 

 

Les seuls prédateurs naturels des chenilles sont les oiseaux et certaines chauve-souris.

Les coucous les attaquent directement dans leur nid.

La huppe creuse la terre pour se nourrir des chenilles et des chrysalides. Mais c'est un oiseau que l'on voit de moins en moins dans nos contrées... 

Certaines espèces de chauve-souris s'attaquent aux papillons adultes... mais il y a de moins en moins de granges dans nos campagnes pour les héberger.

 

Ce sont les mésanges, et en particulier les mésanges bleues, qui restent les seuls prédateurs vivant dans nos contrées. 

 

Une petite mésange bleue sur mon figuier

Une petite mésange bleue sur mon figuier

 

Les mésanges s'attaquent directement aux nids et se nourrissent de chenilles en abondance, car elles en sont particulièrement friandes. Une seule nichée en mangerait jusqu'à 10 kg. 

Bien sûr, dès les beaux jours si vous "fidélisez" les mésanges en leur donnant des boules de graisse par exemple, il ne faudra plus les nourrir car sinon elles délaisseront les chenilles...

 

Certaines villes et villages ont donc décidé d'installer des nichoirs à mésange, un peu partout dans les parcs et jardins, pour attirer ces oiseaux et les inviter à nicher dans les zones infestées. Des nids à mésange ont également été installés dans certaines forêts domaniales dans le sud-ouest, permettant de diminuer de manière visible, la propagation des chenilles. 

 

Mais les mésanges sont menacées, elles aussi, par l'emploi de nombreux pesticides dans les campagnes.

Leur nombre tend à diminuer...il faut donc que les particuliers oeuvrent pour les protéger en créant les conditions favorables à leur installation et à la nidification dans les jardins. 

Voilà le nichoir à mésanges de mon jardin...Il est habité chaque année !

Voilà le nichoir à mésanges de mon jardin...Il est habité chaque année !

 

Comment lutter contre ces chenilles ?

 

A part installer des nichoirs à mésange, ce qui reste un des moyens le plus efficace de lutter contre leur propagation, il existe d'autres moyens de lutte contre ces envahisseuses.

 

- Bien sûr, il y a des moyens chimiques par pulvérisation massive d'insecticides que je ne cesse de déplorer car ils détruisent tout sur leur passage y compris les insectes utiles (coccinelles, abeilles...) d'où leur danger d'utilisation. 

 

- La lutte biologique existe : il s'agit de pulvériser les toxines produites par une bactérie (bacillus thuringiensis) directement sur les aiguilles de pins. Les larves meurent intoxiquées par ingestion directe de la substance. La pulvérisation en fin d'automne est donc utile car c'est le moment où les jeunes larves vont se nourrir hors du nid et surtout c'est le moment où les autres larves d'insectes non nuisibles sont absentes de l'environnement. mais par contre les mésanges risquent de quitter la région faute de nourriture. 

 

- En décembre et durant tout l'hiver, AVANT QUE LES CHENILLES NE SE METTENT EN PROCESSION, donc c'est trop tard pour cette année, il faut s'équiper correctement et détruire manuellement, un à un les nids. En Provence, ils sont le plus souvent brûlés.

 

- La deuxième solution est d'empêcher les chenilles de revenir à la terre, pour bloquer leur cycle de vie : pour cela il faut mettre des pièges mécaniques le long des troncs pour emprisonner les chenilles avant qu'elles n'atteignent le sol, comme l'écopiège ci-dessous. 

Écopiège

Écopiège

 

- Il existe également des pièges à phéromones qui attirent les papillons mâles (avec une fausse odeur de femelle).

 

Piège à phéromones

Piège à phéromones

 

- et des procédés ancestraux... comme par exemple mettre en bas du tronc (sous chaque arbre) du soufre et des branches d'eucalyptus ou du bouleau dont l'odeur ferait également fuir les chenilles.

 

- Enfin si vous voyez une procession de chenilles, il ne faut pas hésiter à la couper de la chenille de tête.

Les chenilles se mettent alors en boule ce qui vous laisse le temps de vous protéger, puis de les ramasser dans un sac avec une pelle à long manche et d'y mettre le feu. Bien sûr vous devez absolument détruire aussi la chenille de tête. 

 

Un de mes voisins arrose directement la procession avec de l'alcool et y met le feu en prenant soin d'utiliser des allumettes longues et de se mettre des gants et des lunettes de protection. Je ne saurais trop conseiller cette méthode qui certes est efficace, mais présente des risques pour vous et l'environnement. En effet il est plutôt déconseillé de faire du feu sous les pins et à cause de l'alcool, le feu est difficile à maîtriser !

Restez prudent donc...

 

Parmi les moyens de lutte respectueux de l’environnement contre la progression de la chenille processionnaire, l’Inra Paca teste une méthode originale et innovante basée sur la confusion sexuelle : le tir au paint-ball à base de phéromones.

Reportage ci-dessous dans les Bouches-du-Rhône avec Jean-Claude Martin, de l’unité Entomologie et forêt méditerranéenne.

<img alt="Le paint-ball contre l’invasion de la chenille processionnaire" src="https://inra-dam-front-resources-cdn.brainsonic.com/ressources/media/photo-324592-le-paint-ball-contre-loinvasion-de-la-chenille-processionnaire.html" /><h2>Le paint-ball contre l’invasion de la chenille processionnaire</h2><p class="p1"><span class="s1">L’Inra Paca teste une méthode de lutte contre la progression de la <a href="https://inra-dam-front-pad.brainsonic.com/nom-chenille.html">CHENILLE</a> processionnaire, basée sur la <a href="https://inra-dam-front-pad.brainsonic.com/nom-confusion-sexuelle.html">CONFUSION SEXUELLE</a> : le tir au paint-ball à phéromones.</span></p>

Des balles de paintball pour éradiquer les chenilles

 

Vous pouvez lire le dossier complet sur le site de l'INRA.

 

Bien sûr les communes s'équipent aussi d'aspirateurs à nids, de pièges onéreux...en plus des tenues vestimentaires adéquates, indispensables pour entretenir les parcs et autres espaces publics.

 

Mais les particuliers sont souvent démunis par rapport à l'attaque surtout dans ma région ou ceux qui vivent en campagne ont souvent planté des pins. L'idéal dans le doute ou si l'invasion de votre jardin est réelle, c'est alors de faire appel à un professionnel.

 

Où trouver un professionnel près de chez vous ?

Consultez la carte ICI.

 

Mais en fait il faut savoir qu'il n'y a pas de véritable traitement et qu'il faudra recommencer chaque année. Car même si vous avez détruit les nids une année, les papillons peuvent revenir d'un autre endroit l'année suivante (les mâles peuvent voler jusqu'à 25 km de distance pour se reproduire avant de rencontrer une femelle qui elle, ira pondre dans un rayon de 3 kilomètres maximum).

 

 

Cette invasion de chenilles est-elle liée au réchauffement climatique ?

 

Il semblerait que non !

Déjà on parlait d'invasion de chenilles processionnaires au Moyen Age, or à cette époque on ne parlait pas encore ni d'industrialisation, ni de gaz à effets de serre, ni de réchauffement climatique...

 

La chenille processionnaire était donc déjà connue vers le 16ème siècle. 

Dans le département du Var en 1508, la région de Contes avait déjà été envahie par les chenilles. L'abbé Cauvin en parle dans ses mémoires éditées en 1885. 

A la fin du 16ème siècle, c'est aussi dans la région du Puy-en-Velay que les chenilles envahissent les récoltes.

Comme moyen de lutter contre elles, les hommes leur faisaient un procès !

C'est ce que raconte dans ses mémoires, Jean Burel, un bourgeois du Puy-en-Velay.

Non ce n'est pas une plaisanterie car on a retrouvé trace de ces procès. Il en était d'ailleurs de même pour tous les autres nuisibles menaçant les récoltes : rats, mulots, sauterelles… 

 

Actuellement la presque totalité de la France est envahie par les chenilles processionnaires du pin, comme nous l'avons vu dans notre article précédent.

Mais si vous habitez au nord et surtout au nord-est de la France, ne criez pas victoire trop vite car chez vous il y a la chenille processionnaire du...chêne qui peut vivre aussi sur le noyer. Et elle tend à gagner elle-aussi le territoire mais cette fois, vers...le sud. 

 

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F
bonjour, ici à Quiberon,ces chenilles sont une vraie plaie aussi <br /> Fran
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M
Cela ne m'étonne pas du tout...Je n'en ai jamais vu autant. Il y en a même en montagne en altitude !
É
J'ai des mésanges bleues qui viennent picorer dans mon jardin. J'ignorais qi'elles permettaient de lutter contre les chenilles processionnaires. Merci pour l'info et bonne soirée
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M
J'en reviens pas...je t'ai appris quelque chose :) les mésanges charbonnières aussi. C'est pour cela qu'en mettant des nichoirs, on arrive à faire chuter les populations de chenilles...
N
Excellent!!! Qu'est-ce que j'ai appris avec toi. Pourquoi ne pas, à ce moment là, élever un nombre importants de mésanges ou autres et les lâcher ensuite dans des endroits infestés. Les oiseaux auraient de quoi se nourrir et nous débarrasseraient écologiquement, de ce fléau. je te souhaite une excellente journée
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M
Oui en effet ce serait une bonne idée ! Si j'ai bien compris dans les Pyrénées ils ont fait l'expérience de placer des nichoirs dans une forêt infestée et cela a suffit pour détruire la grande majorité des nids.
E
Très complet ton article et très intéressant ! J'ai déjà un nichoir pour les petits oiseaux et quand je vais à la campagne nous y mettons des graines . Bon mercredi
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M
Merci Elena ! C'est l'important de favoriser la vie de nos petits oiseaux : ils sont si mignons et sont les seuls à se nourrir de chenilles...