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C'est le printemps et le moment de s'intéresser un peu plus aux plantes sauvages car la nature explose autour de nous.
Arrêtons-nous un moment de courir et prenons le temps de nous accroupir pour observer les merveilles que la nature nous réserve...
La cymbalaire des murs fait partie de ces petites plantes discrètes dont les graines se glissent dans un recoin obcur et humide des vieux murs pour s'y protéger tout l'hiver et attendre le printemps pour exploser au soleil.
Un peu de botanique...
La cymbalaire des murs appartenait selon la "classification classique" à la famille des Scrofulariacées (comme la gueule de loup que vous connaissez bien).
Mais depuis la troisième classification, appelée APG III, datant de 2009, elle appartient aujourd'hui à la famille des Plantaginacées.
Cette dernière classification phylogénétique met en avant les liens de parenté entre les espèces végétales, actuelles ou éteintes. Elle reflète mieux la réalité car elle est basée presque exclusivement sur l'étude de deux gènes.
Nom latin : Cymbalaria muralis (avant dans ma jeunesse on l'appelait Linaria cymbalaria !) du latin cymba = nacelle, en référence à la forme un peu concave des feuilles et muralis, bien sûr = mur.
Noms communs : cymbalaire des murs, linaire cymbalaire, ruine-de-Rome, linaire des murs, lierre des murailles...
Son histoire
Elle serait originaire de l'Italie d'où elle aurait gagné le sud de la France à partir du XV° siècle pour se répandre ensuite sur tous les vieux murs ensoleillés de France.
A-t-elle été importée pour ses vertus médicinales ? Sans nul doute...
Bien qu'un de ses noms communs soit "ruine-de-Rome" elle n'a rien à voir avec la chute de l'Empire romain...par contre comme elle envahit les vieux murs et s'infiltre dans les moindres fissures, elle participe sur le long terme à leur destruction.
Envahissante, elle peut, si elle se plaît, coloniser tout un pan de mur d'où il vous sera impossible de la déloger !
Ses particularités botaniques
Elle est typiquement méditerranéenne et bien adaptée au climat du sud de la France. Donc si vous n'habitez pas le sud, (trans)plantez-là en plein soleil.
Elle pousse en touffe, sur les vieux murs de préférence calcaires, en plein soleil ou mi-ombre (pour l'extrême sud de la France). Elle supporte bien des températures jusqu'à -15°. C'est donc une espèce vivace et rustique et bien adaptée à notre climat. L'hiver de toute façon la plante sèche et n'est presque plus visible.
Mais au printemps, la surprise toujours renouvelée vous attend !
Les tiges rampantes peuvent mesurer jusqu'à 60 cm de longueur et présenter quelques poils.
Les feuilles sont légèrement crassulantes et de forme arrondie ce qui se voit très bien sur les photos. Elles sont divisées en cinq à sept lobes. Elles sont luisantes, glabres (sans poils) et bordées de rougeâtres. Les nervures forment un éventail.
Les vertus médicinales de la cymbalaire des murs
Les feuilles employées fraîches sont hémostatiques. Appliquées directement sur une petite coupure ou une petite plaie, elles arrêteront immédiatement le saignement.
La plante est aussi :
- astringente : elle soigne , en appliquation locale, resserre les vaisseaux sanguins et diminue la sécrétion de sérum.
- vulnéraire : elle aide à la guérison des plaies.
- hémostatique : elle arrête les saignements.
- antiscorbutique : elle soigne le scorbut grâce à sa richesse en vitamine C.
Aucune contre-indication ou effet secondaire n'est connu à ce jour...