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Lorsque l'année dernière nous avions visité Le Monastier-sur Gazeille, nous avions choisi de faire une halte à Freycenet-la-Cuche, ICI.
Cette année en revenant d'une de nos balades dans le Mézenc, nous avons fait une halte dans un village tout proche, Freycenet-la Tour, juste le temps de visiter la superbe église, inscrite aux MH depuis 1969.
Lors d'un de nos prochains séjours dans la région, au printemps prochain peut-être, nous prendrons le temps de visiter le village, 130 habitants à peine, hameaux compris, et de nous rendre à l'étang de Barthes tout proche.
Le village est situé sur le Haut-plateau du Mézenc, une région aux hivers rudes et venteux. Il est devenu célèbre, grâce à un instituteur émérite, passionné de botanique qui a constitué un herbier rassemblant 293 espèces différentes toutes récoltées sur le plateau. Il s'agit de Théophile Chanal (1862-1937). Il est l'auteur d'un livre sur la région intitulé "Autrefois sur le plateau du Mézenc : Freycenet-la-Tour" dans lequel il décrit le rude climat du plateau, la faune et la flore bien entendu. Il dresse aussi un inventaire exhaustif du patrimoine et des coutumes des habitants du bourg et des alentours en matière de pêche, de chasse, d'agriculture et d'élevage.
Un peu d'histoire...
L'Eglise Saint--Nicolas est un des rares édifices religieux datant du XVIe et XVIIe siècle. Elle a été bâtie sur un ancien édifice datant du IXe siècle qui dépendait déjà du Monastier-sur-Gazeille car avait été fondé par l'abbé. Il ne reste de cet ancien édifice que quelques rares pierres volcaniques rouges qui ont été réemployées pour bâtir celui-ci. Trop exiguë la petite église est très rapidement agrandie par des chapelles latérales.
L'église actuelle est bâtie selon un plan rectangulaire avec des pierres locales provenant des carrières de Saint-Julien-Chapteuil.
La nef daterait de 1520. Elle a été construite grâce au Baron de Freycenet, Charles de Sénecterre (ou Saint-Nectaire, ou Séneterre), lui-aussi, abbé du Monastier.
En 1577, la façade monumentale voit le jour, ainsi que la chapelle sud grâce à son neveu, Antoine de Sénecterre, devenu évêque du Puy.
Un grand escalier permet d'accéder au portail d'entrée.
Le porche d'entrée ne manque pas d'originalité. On retrouve au-dessus du portail, le blason de la famille Sénecterre : la crosse, la mitre et les cinq fuseaux.
Deux colonnettes en trachyte gris, soutiennent un linteau surmonté par un tympan triangulaire.
Au XIXe siècle, c'est le clocher-tour actuel qui remplace l'ancien clocher à arcades. Il est surmonté d'une flèche octogonale recouverte d'ardoises tout comme l'ensemble de la toiture.
Le clocher renferme deux cloches. La première pesant 250 kg et datant de 1525 porte la mention : "Sainte-Barbe de la foudre et de la tempête, protégez-nous". Sur le plateau, la peur de la foudre était immense comme je vous l'ai dit lorsque nous avons visité le village de Moudeyres proche, les toitures étaient toutes en chaume de seigle... et le feu se propageait très vite d'une chaumière à l'autre. Un incendie ravagea d'ailleurs le village en 1699.
L'église était ouverte, alors je vous invite à y pénétrer.
Les vitraux sont nombreux. Il y a des vitraux anciens.
Et des plus modernes.
Au XVIIe, la famille André de l'Arc, célèbre dans l'histoire du village y fait construire sa propre chapelle et bien entendue, une d'entre elle est destinée aussi à la famille Sénecterre. Mais je n'ai pas trouvé de laquelle il s'agissait !
L'intérieur est riche en statues.
Les informations utilisées ici, proviennent presque toutes d'un panneau explicatif situé dans l'église.
Je n'ai rien trouvé d'autres concernant l'édifice mais si j'avais eu le temps, je serais allée visiter dans le village, l'espace numérique et d'accueil, inauguré en 2017, au sein duquel des expos permanentes et des diaporamas retracent l'histoire du village et de la région. Ce sera peut-être pour une autre fois !