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En nous promenant dans la campagne de Rognes, un petit village proche d'Aix-en-Provence, nous avons découvert ce joli puits près d'un petit hameau qui s'appelle le Grand Saint Paul.
En fait ce n'est pas véritablement un hameau, mais il s'agit d'une bastide datant du XIIème siècle et située au milieu d'un grand domaine.
A l'époque gallo-romaine, les hommes y avaient déjà implanté une grande villa dont on a retrouvé des traces et "Le grand Saint Paul" était déjà une des trois campagnes du village.
Des vestiges d'une petite chapelle, sans doute construite bien avant le Moyen Âge sur un lieu de culte païen, sont encore visibles mais il faut entrer dans une propriété privée pour les voir.
A partir du Moyen Âge on retrouve la trace des propriétaires du domaine puis, tous ceux qui leur ont succédé.
A la fin du XIXème siècle, la bastide était habitée par une famille d'agriculteurs. Le domaine possédait un berger et son troupeau de moutons et les cultures alentours étaient surtout constituées de fourrages pour les bêtes et de céréales.
L'élevage était une ressource importante de revenus car les agneaux étaient élevés sous la mère et vendus un bon prix au marché d'Aix et jusqu'à Cannes.
A cette époque il y avait un petit lavoir, aujourd'hui disparu, car il a été détruit lorsque le chemin d'accès est devenu une route plus importante.
Entièrement détruit au moment du tremblement de terre de 1909, dont l'épicentre se trouvait à Vernègues, le domaine a été ensuite reconstruit.
La presque totalité a été détruite au tremblement de terre de 1909. Dans les ruines on a retrouvé des voûtes. Au milieu il y avait une tour, tout en pierre. Sur la cave, il y a un bâtiment qui n’est pas tombé, avec un grand escalier en pierre qui doit dater du temps des Romains. La bergerie était à côté...
Le tas de fumier, devant, nous amenait des moustiques, des moucherons, mais par contre nous avions des chardonnerets, des pinsons, des hirondelles…
Suite au tremblement de terre, la source du domaine a vu son débit augmenter considérablement...comme cela a été le cas pour certaines sources de la région.
D'autres au contraire se sont taries, entraînant l'abandon des habitations.
Au début du XXème siècle, le puits était déjà là (on ne sait pas quand il a été construit) et un des habitants du village (M. Lézaud) se souvient très bien que son père y tirait encore à la main, l'eau indispensable à leur consommation ainsi que celle des bêtes, durant l'hiver 1920 où il a fait tellement froid qu'il s'est promis que ce serait la dernière fois !
C'est peu après que la famille a construit un petit cabanon attenant au puits pour y mettre une pompe et amener l'eau jusqu'à la bastide, afin d'alimenter la cuisine, l'écurie et la bergerie.
Cette installation a permis d'installer l'eau courante dans toutes les maisons alentours bien avant que ce soit le cas au village.
Ce petit hameau est entièrement habité encore aujourd'hui et des gîtes et des chambres d’hôtes y accueillent les vacanciers.
C'est un lieu tranquille, entièrement entouré de vignes et de chênes verts et à l'écart de la route.
C'est au bord de la route que nous avons pu observer ce puits très profond et tout simplement protégé par un grillage. La poulie qui servait à remonter le seau en 1920 est encore en place.
Et les voisins ont profité du joli bac en pierre constitué par l'auge attenante, pour y planter quelques condiments bien utiles en Provence...un peu de thym, du persil et voilà un petit jardinet accessible à tous ceux qui en ont besoin !