Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Les émotions qui nous habitent, après les grandes catastrophes se transforment et nous transforment.
Je savais que depuis qu'il est là-bas au bout du bout du monde avec ses méduses, ses rêves, ses nouveaux amis japonais, et tout le tra-la-la, mon père est juste plus...heureux.
J'ai compris ça et ça m'a coupé l'oxygène.
Voilà un livre pour ado plaisant à lire, frais, touchant et pas si léger qu'il en a l'air aux premiers abords.
Fanny l’héroïne, âgée de 14 ans raconte sa vie à son journal. C'est après avoir lu une citation de Marguerite Duras, qu'elle se décide à en faire un. Il faut dire qu'elle a une vie pas très ordinaire car son père, passionné par les méduses doit partir au Japon pour une durée indéterminée et elle va devoir aller vivre à Sainte Lorette, chez sa tante qu'elle ne connaît pas du tout. Un changement de vie total pour elle qui vivait jusqu'à présent à Montréal.
En colère, déboussolée car elle doit quitter collège et amies, voilà Fanny qui cherche désespérément à survivre, mange son sandwich dans les toilettes de l'école, fait le vide autour d'elle tant elle est malheureuse.
Pourtant ce qu'elle ignore c'est qu'elle est à deux doigts de découvrir les secrets de famille qui entourent la mort tragique de sa mère, alors qu'elle n'avait que trois ans.
C'est une jeune fille entière, maladroite et pleine de contradiction, mais bien entendu, elle nous touche car elle nous parle sans fioriture (c'est à ça que ça sert un journal, non ?). Elle annote aussi son journal par de petites phrases qui souvent m'ont fait beaucoup rire et rendent le tout encore plus crédible.
Voilà un livre qui plaira aux adolescentes et qui m'a agréablement surprise, sur le thème de l'amitié, de l'amour à l'adolescence, des secrets de famille et du deuil. La relation entre Fanny et son père, est pleine de tendresse. Il est si maladroit... et a voulu le meilleur pour elle, mais il va réaliser qu'elle est prête à entendre la vérité, toute dramatique qu'elle soit.
La variété de la mise en page, les couleurs, les annotations, les changements d'écriture font de ce livre un journal vivant, réaliste mais pas du tout triste.
A partager en famille pendant les vacances, car il est si joliment illustré par Marianne Ferrer qu'il plaira aussi aux mamans ou aux mamies.
Quand ça ne va pas, je me réfugie dans le premier placard que je vois. C’est le moyen le plus efficace que j’ai trouvé pour disparaître, pour me fabriquer un abri nucléaire à la hauteur de mes émotions.
Merci à Babelio et aux Éditions Kennes de m'avoir fait confiance pour donner mon avis sur cette lecture...