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Nous voilà sur le chemin de Saint-Jacques, sur la via podensis (GR65), de retour de notre petit circuit qui nous a permis de visiter le dolmen de Séneujols et les vestiges médiévaux des Templiers de Chantoin.
Nous faisons halte le soir venu, près de la Chapelle Saint-Roch, une petite chapelle située dans une propriété privée, mais qui reste ouverte en permanence aux pèlerins, aux randonneurs et aux touristes. Ce sont les habitants de Montbonnet qui s'occupent de sa surveillance et viennent quotidiennement l'ouvrir et la fermer.
Elle est classée aux Monuments Historiques depuis 1969.
Cette petite chapelle que le promeneur découvre dans son écrin de verdure est à deux pas du village, où de nombreux randonneurs-pèlerins font halte.
La chapelle est étroitement liée à l'histoire du pèlerinage car c'est toujours aujourd'hui une chapelle d'étape. A côté d'ailleurs se trouvaient un cimetière, un logement pour accueillir les pèlerins et un puits, aujourd'hui disparus.
Elle rappellera de bons souvenirs à certains d'entre vous comme Roguidine, René, Azalaïs...
Un peu d'histoire...
Cette chapelle est citée dans des documents datant du XIIIe siècle et en particulier dans les archives des Templiers de Chantoin en 1217. On la connaît sous son nom actuel dès 1321.
Mais elle aurait été construite dès le XIe siècle par la famille de Montlaur, le baron de Montbonnet, dont on retrouve les armoiries sur la clé de voûte de la chapelle (un lion de vair, lampassé couronné de gueules).
Au départ, il ne s'agissait sans doute que d'un petit oratoire.
La chapelle a subi de nombreux remaniements depuis ces temps reculés.
Incendiée au XIVe siècle par les routiers qui ravagent la région durant les Guerres de Religion, elle est restaurée au XVe siècle tout en conservant de cette période sa structure ancienne avec une porte en tiers point, c'est-à-dire en arc brisé, vestige de l'architecture des Templiers, ainsi que des fenêtres de style roman, au nord en particulier.
Les façades nord et sud sont renforcées par de solides contreforts.
La toiture à deux pans est surmontée d'un clocher à peigne à trois arcades, disposées sur deux étages.
Complètement détruite par une tempête en 1897, la chapelle a été entièrement reconstruite en 1900 puis rénovée à plusieurs reprises...
A l'intérieur, la chapelle est constituée d'une nef unique à chevet plat . On accède à l'intérieur par des marches descendantes...
Le chœur est orienté à l'est.
Sans doute au départ dédiée à Saint-Jacques, c'est Saint Bonnet qui fut son premier patron.
On aperçoit sa statue à gauche sur la photo ci-dessous (ma photo est plutôt ratée mais au moins vous pouvez l'identifier !). La statue en bois est datée du XVIe siècle. Saint Bonnet aurait donné son nom au village de Montbonnet.
Puis, on honora Sainte Bonette d'Alvier.
Sa statue en bois polychrome daterait du XVIIIe siècle. Sainte Bonette était une gardeuse d'oies. Elle aurait sauvé la ville de Brioude en donnant l'alerte dès qu'elle aperçut des normands remontant l'allier. Son culte a été introduit par les Montlaur durant la Guerre de Cent ans.
Ensuite, l'édifice devenu chapelle, est dédié à Saint Roch dès le début du XVIIe siècle. La statue est en bois polychrome et daterait de 1761.
Rappelons que Saint-Roch est avec Saint-Jacques le patron des pèlerins.
Né à Montpellier à la fin du XIIIe siècle, il est considéré comme le guérisseur de la peste. Il quitte sa famille pour se consacrer aux pauvres. Alors qu'il est médecin à Montpellier, Saint Roch part en effet en pèlerinage à Rome. Tout le long de son périple il soigne les malades. Lors de son voyage de retour, il contracte la peste. Il se retire alors dans un bois, un chien le nourrit en lui apportant du pain et un ange le guérit miraculeusement. Mais Saint-Roch sera fait prisonnier et ne reviendra jamais dans sa ville natale car il meurt dans un cachot en Italie.
Voilà pourquoi, il est le plus souvent représenté en pèlerin, en train de montrer un bubon sur sa cuisse. Ici un enfant est représenté auprès de lui et un chien, tenant un pain dans sa gueule, seule nourriture qui lui aurait permis de subsister dans les bois.
La légende dit que les habitants de Bains, un village proche, jaloux de la vénération que lui portaient ceux de Montbonnet, décidèrent de subtiliser la statue du saint et de la ramener chez eux...
Une légende s'attache à cette chapelle : les habitants de Bains, jaloux de la vénération de saint Roch à Montbonnet, voulurent ramener la statue chez eux ; ils la mirent sur un char tiré par un bœuf et un âne. En chemin les animaux refusèrent d'avancer et posèrent "pesamment" leurs sabots sur une pierre qui en garda l'empreinte.
La légende prétend aussi que les cailloux déposés sur cette pierre disparaissent la nuit suivante.
Se trouve aussi à l'intérieur une superbe statue en bois...datant du XIIe siècle.
Cette vierge de(en) majesté à l'enfant, rénovée au XVIe siècle est représentée assise. Elle tient un sceptre en forme de fleur de lys dans la main droite. Jésus est assis sur son genou gauche et tandis qu'il bénit d'une main, il tient la représentation du monde, sous forme de sphère dans l'autre main.
Nous voilà bien obligés de quitter ce lieu calme et chargé d'histoire, mais nous ferons d'autres visites dans la région, enfin, comme d'habitude...si vous le voulez bien.