Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...
Le groupe de botanistes en herbe buvant les paroles de l'animateur (ne me cherchez pas...je prends la photo !)
Lors de la semaine de la randonnée en Provence, qui a eu lieu du 25 au 31 mars dernier, j'ai participé à une balade botanique organisée par l'office du tourisme de mon village...
Je connaissais déjà le cadre de la balade qui nous a mené vers le joli petit hameau de Douau...mais j'aime ce genre de sortie qui rassemble des passionnés de la nature.
J'ai pu identifier certaines plantes que je ne connaissais pas encore et en découvrir d'autres que je connaissais, mais n'avais jamais vu en fleurs dans ma région.
Par exemple, pour voir la ficaire (Ficaria verna), appelée aussi la fausse-renoncule, qui éclaire les sous-bois de sa couleur jaune, il faut aller dans les zones humides...ce qui est plutôt rare chez nous.
Là nous en avons vu au fond d'un ruisseau à sec. Heureusement qu'elle ne pousse pas dans les prairies car c'est une plante envahissante, toxique pour le bétail, mais une plante médicinale connue.
L'ornithogale (ou "dame de 11 heures" car la fleur attend cette heure-là pour s'ouvrir et se referme le soir) pousse aussi plutôt au bord des chemins ou dans les vignes quand elles ne sont pas traitées. On l'appelle aussi l'ornithogale en ombelle.
On observe aussi au bord des champs et dans la garrigue de nombreuses orchidées. La plus fréquente dans le midi est la "Barlie de Robert".
A faire avec les enfants : enfoncer l'index délicatement dans une des fleurs ouvertes, situées en haut de la hampe florale. Le doigt ressort avec, collé sur son extrémité, deux jolies petites antennes au bout desquelles se trouvent les sacs polliniques. C'est exactement ce qui se passe quand un bourdon ou une abeille pénètre dans la fleur et c'est ainsi que le pollen passe de fleur en fleur assurant la reproduction de la plante.
Au bord des chemins ou parfois jusque dans les jardins nous rencontrons aussi le muscari. On a longtemps pensé qu'il s'agissait d'une plante toxique mais les dernières recherches ont prouvé le contraire.
Le muscari le plus fréquent en cette saison en Provence est le muscari à grappes (muscari neglectum) avec ses feuilles toutes fines qui sont déjà sorties de terre en automne.
Merci à Laure (voir son commentaire ci-dessous) de m'avoir signalé que le muscari était un nom masculin...En Provence on a tendance à mettre beaucoup de noms de fleurs au féminin et c'est ce que j'avais fait ce matin !
Nous avons observé des plantes fréquentes chez nous...comme le buplèvre qui est une plante arborescente de la famille des ombellifères (comme le fenouil) mais ne se mange pas.
L'argeiras (ou argelas), est un genêt qui est en fleurs dès la fin de l'hiver et que l'on surnomme aussi l'ajonc de Provence.
Nous avons aussi observé beaucoup d'arbustes et d'arbres de chez nous comme les chênes verts, les chênes kermès qui ne perdent jamais leur feuille et restent verts toute l'année, et quelques chênes pubescents qui eux attendent le printemps encore habillés en partie des feuilles roussies par l'automne.
Nous avons aussi croisé aussi des genévriers dont le cade, dont je vous ai déjà parlé ICI et le genévrier commun dont on ramasse les baies pour les utiliser en cuisine et dont je vous ai parlé également sur le blog ICI.
Certains arbres sont sauvages, d'autres sont cultivés, certaines espèces sont invasives, d'autres en voie de disparition de notre région...
Un jour prochain, peut-être, nous les regarderons d'un peu plus près...
Parmi ces arbustes, celui que l'on voit le plus souvent en fleurs en ce moment est le prunellier (ou prunelier). On l'appelle aussi l'épine noire (prunus spinosa). il compose de nombreuses haies qui servent d'abris aux oiseaux et de nourriture à de nombreux insectes...dont beaucoup de chenilles de papillons.
De loin, cet arbuste ressemble beaucoup aux aubépines que nous n'avons pas chez nous et ses baies, une fois blettes à cause des premières gelées, se préparent en les faisant macérer dans l'alcool ou bien encore en gelées.... On ne les consomme pas avant car elles sont trop âpres !
Le groupe était sympathique et il y avait un mélange de plusieurs groupes de rando du coin...les gens ont spontanément sympathisé.
De plus, la lecture et la botanique, sont deux passions que je partage avec l'animateur de la sortie, mais lui a travaillé dans les plantes, tandis que moi j'étais dans les livres, donc j'ai beaucoup à apprendre en sa compagnie...
Nous avons eu droit à une surprise, un joli poème récité sous le séquoia géant qui se trouve dans une propriété privée proche du village, le domaine de Montplaisir...
Et tout ça avec un grand soleil !
Une belle balade instructive et printanière, à suivre...car je vous présenterai bientôt quelques plantes comestibles et médicinales.