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Aujourd'hui je vous propose une petite balade intramuros pour visiter la ville de Die, au pays de la Clairette et du picodon !
Cette commune de la Drôme est une sous-préfecture et la capitale du Diois. Elle est blottie au pied du plateau calcaire du Vercors, et en particulier de l'imposante Montagne de Glandasse, et traversée par la Drôme, une superbe rivière tantôt torrent à la fonte des neiges, tantôt rivière tranquille, propice à la baignade ou plus turbulente pour offrir les plaisirs de la descente en kayak.
Die fait partie du Parc Naturel Régional du Vercors.
Nous allons tout simplement visiter le centre ancien (selon le circuit proposé par l'office du tourisme) pour en apprendre un peu plus sur l'histoire de la ville et pour cela nous allons suivre tout simplement le circuit fléché...
Pour la petite histoire, la ville doit son nom à une déesse, la déesse Andarta...déesse qui fut certainement adoptée par les romains. Die était alors la capitale des Voconces et portait le nom de Dea (= déesse) Antarta. Une fois conquise par les romains, elle fut rebaptisée Dea Augusta Vocontioriom au IIIe siècle. Puis seul le nom de Dea subsista qui se transforma en Dia, puis devint...Die.
1 - Au départ de l'office du Tourisme, le premier vestige bien visible est une tour polygonale (à sept pans). Il n'y a pas d'autres exemples dans le monde romain de tour de ce style.
2- En continuant sur le trottoir, on longe les remparts. A cet endroit, n'importe quelle pierre, taillée ou pas a servi à l'édifier. On trouve en particulier des dalles, des tambours de colonnes cannelées ou lisses...
3- Il faut ensuite quitter le boulevard, pour monter vers la ville. On arrive sur une petite place qui plaît beaucoup aux enfants.
De cette place, la vue sur le Glandasse est magnifique. Il est tout à fait plaisant de s'installer près de la fontaine, rafraichissante en été et de laisser les petits jouer sur le toboggan coloré, tout en admirant la vue !
Au milieu de la fontaine, se trouve le buste en bronze de la Comtesse de Die, une des premières poétesses occitanes qui vécut au XIIe siècle et écrivit des poèmes d'amour, dédiés au plus ancien troubadour de Provence, Raimbaut d'Orange.
4 - A gauche de la fontaine de la Comtesse, une grande place, la place de l'Evêché sur laquelle se trouve l'ancien Palais épiscopal.
A l'intérieur du palais se trouve la Chapelle Saint-Nicolas, aménagée dans une tour du rempart qui ceinture la ville.
C'était une ancienne chapelle privée des Evêques. Elle se visite ponctuellement, uniquement lors des visites guidées ou des journées du patrimoine, car elle contient deux vestiges remarquables de l'histoire de la ville, qui sont d'une grande fragilité.
Tout d'abord, une mosaïque datant du XIIe siècle symbolisant l'univers...la mosaïque des Quatre Fleuves qui servait de tapis d'autel.
Autour de l'étoile polaire, axe du monde se trouve les quatre fleuves du paradis terrestre, symbolisés par des têtes de taureaux. Ces fleuves irriguent les quatre points cardinaux. On y trouve des animaux du monde marin, des végétaux, des animaux fantastiques...
Je n'ai pu la voir qu'une seule fois, lors d'une journée du patrimoine, il y a déjà quelques années et c'est vrai qu'elle est très belle mais nous n'avions pas eu le droit de la photographier.
Par contre, Solange Giolito nous en parle sur son site Secretdiois. Je ne la connaît pas personnellement mais je sais, qu'elle a étudié cette mosaïque en détail et a beaucoup de choses à nous en dire sur son site, que je vous invite à découvrir et en particulier dans les pages où elle nous décrit la mosaïque secteur par secteur...
La deuxième particularité de cette chapelle Saint-Nicolas est de présenter des peintures murales et des papiers peints du XVIIIe siècle, très bien conservés ce qui est assez rare en France.
5- Enfin sur la façade du palais, on peut aisément voir un Autel taurobolique, encastré dans le bâtiment.
Sept en tout ont été retrouvé à Die et ses environs, mais un a disparu...
Ce sont des autels antiques commémorant des "tauroboles", c'est-à-dire des sacrifices de taureaux associés à des crioboles (sacrifices de béliers) en l'honneur de la déesse Cybèle, la grande mère des dieux, dont le culte dominait au IIIe siècle.
En poursuivant la balade par la petite rue qui mène au Temple, vous délaissez une superbe maison avec jardin intérieur, par-dessus lequel on commence, de la place, à admirer l'arrière du Temple et le clocher porche de la Cathédrale...
6 - Le temple protestant n'a été acheté par les protestants qu'en 1830. Auparavant, c'était une chapelle appartenant aux Jésuites.
Vous pouvez admirer sa porte à deux vantaux, style Louis XIV... et le détail d'un des angelots sculptés sur les vantaux en vis à vis.
7 - Face au Temple, la maison "Faure de Vercors" est une demeure écclésiastique du XVe siècle présentant une tourelle d'escalier à vis, une porte à accolade et des fenêtres à meneaux...
8 - Au bout de la rue on arrive à la Cathédrale Notre-Dame.
De la partie existante au XIe siècle, il ne reste que la sacristie. Le reste a été entièrement rebâti au XIIe siècle comme par exemple le clocher porche.
La porte d'entrée possède un tympan du XIIe siècle qui est très abîmé. On y voit le Christ sur la croix, entouré de la Vierge et de Saint Jean, puis de deux soldats romains et des symboles des quatre évangélistes.
Les chapiteaux nous montrent des combats acharnés entre le bien et le mal.
9- Il faut continuer la visite par la rue du marché où se trouvaient anciennement des halles, aujourd'hui détruites. Le marché se tient d'ailleurs plus près de la Cathédrale sauf l'été où il envahit encore cette rue.
A gauche, on peut admirer une des plus anciennes demeures de la ville, la maison Lagier La Condamine, un hôtel particulier datant du XVIe siècle construit avec des pierres de l'ancienne cathédrale...
10- Au carrefour il faut prendre tout de suite à gauche et franchir le joli passage de la rue des Cordeliers...
Il débouche sur l'ancienne Église des Cordeliers, témoin de leur passage puis de leur implantation dans la ville entre le XIIIe et le XVe siècle.
Il faut ensuite continuer jusqu'à la rue des quatre cantons, puis à gauche prendre la rue Emile Laurens, pour admirer les maisons anciennes qui comprennent toutes des jardins intérieurs magnifiques.
11- Les plus belles demeures de la ville se situent là...dont la Maison Engilboud de Saint Laurent, dont la façade date de la fin du XVIIe.
12- A la sortie de la rue du Four, nous arrivons sur la rue principale (piétonne tout l'été) où se trouve un hôtel particulier du XVIIIe siècle, qui abrite le Musée d'Histoire et d'Archéologie de la ville.
Le Musée de Die contient de nombreux vestiges de l'époque romaine mais aussi de la préhistoire et du Moyen Âge répartis sur 8 salles.
A partir de là, en longeant la rue Camille Buffardel, nous voilà au centre ville...
Cette rue principale est l'ancien Decumanus, l'un des deux axes principaux de la ville romaine. Pour rappel, la ville romaine de Die était le seul accès pour atteindre Grenoble par le plateau du Vercors.
Nous la continuons pour prendre sur la gauche la petite rue de Chastel qui monte dans les quartiers anciens et piétons de la ville...une petite balade adorable dans des rues tranquilles et fleuries.
13- Puis le retour se fait à droite par la rue des remparts (dont nous ferons le tour une autre fois!) et nous permet d'arriver à la porte Saint Marcel située à l'Est de la ville.
Elle est le seul monument romain encore entier dans le département de la Drôme. Il s'agit de la porte fortifiée de l'enceinte antique des IIIe et IVe siècle. Les remparts de Die ont en effet été construits entre 285 et 305. Ils occupent environ 2 kilomètres de longueur.
Côté ville, on trouve un arc municipal, jadis érigé sur un autre lieu, et transporté là, lors de la construction de la porte. Ses décorations sont bien visibles et en particulier sa tête de taureau.
Côté externe, (côté place), la porte est flanquée de deux tours semi-circulaires formés de gros blocs.
C'est au Moyen Âge, que la partie supérieure en petits moellons réguliers, a été édifiée.
Voilà... la visite est terminée. Il reste encore beaucoup à découvrir ! Je n'ai pas pu tout photographier : le temps maussade ne permettait pas de mettre les pierres en valeur dans les rues étroites et souvent sombres.
Nous aurons, sans nul doute, l'occasion de revenir plus en détails sur certains de ces monuments...dans le futur et par beau temps !