Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les livres et moi, mes coups de coeur, mes découvertes, mes créations ou mes voyages : intellectuels, spirituels, botaniques ou culinaires...

Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

A Paris en juillet 1942, Sarah, une fillette juive de 10 ans est arrêtée en pleine nuit avec ses parents et emmenée au Vélodrome d'Hiver (le Vel d'Hiv).  C'est l'opération "Vent printanier".  

Avant de quitter l'appartement elle a l'idée d'enfermer son petit frère âgé de 4 ans dans le placard sous l'escalier où tous deux aimaient jouer.
Elle lui a promis qu'elle reviendrait le délivrer bientôt... Il a confiance. Elle ne sait rien de ce qui l'attend car ses parents voulant la protéger ne lui ont rien expliqué. Mais quand elle pourra revenir ce sera trop tard…

Elle ne se le pardonnera jamais.

 

A Paris en mai 1942, Julia Jarmon est une journaliste d'origine américaine mariée à un français.  Elle doit couvrir la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv.

Soixante ans après, elle qui ne connait rien de ces évènements, va se pencher sur ce côté sombre et mal connu de l'histoire de France. Elle va découvrir l'horreur vécue par les familles juives arrêtées, puis détenues dans des conditions inhumaines.

Contre l'avis des siens, elle décide d'aller plus loin dans ses recherches et découvre que l'appartement où elle est en passe de s'installer a appartenu à une famille juive déportée et que la famille de son mari a profité elle aussi « indirectement » de la situation... en venant s'installer dans cet appartement vidé par la force de ses occupants.

Elle découvre aussi en remuant le passé, que son beau-père est traumatisé à jamais (et étouffé) par un terrible secret qu'il a du garder pour lui toute sa vie ayant promis à son propre père sur son lit de mort de ne jamais le révéler…

Il va pourtant révéler à Julia qu'il a rencontré Sarah alors qu'il n'avait que 12 ans...dans des conditions absolument dramatiques.

 

A un moment de sa vie où tout dérape, où toutes les certitudes s'envolent, Julia s'accroche à Sarah, elle devient sa raison de vivre. Elle veut savoir ce qu'elle est devenue, si elle vit toujours...

Elle s'engage au delà de son travail journalistique et cherche à l'expliquer à sa famille. Zoé, sa fille de 11 ans la soutient. Son mari Bertrand ne la comprend pas. Parce qu'elle n'appartient pas au peuple français et qu'elle est l'américaine, elle veut aller plus loin pour comprendre cette période noire de l'histoire que tant de français, témoins pourtant des arrestations massives de familles juives, n'ont pas voulu voir. Ils n'ont pas voulu voir que les arrestations avaient été organisées par les policiers français sous l'ordre du maréchal Pétain. Certaines plaques commémoratives accusent encore Hitler directement et ne disent pas toute la vérité sur ces événements.

 

Ce que j’en pense

C’est un roman bouleversant.

Les évènements sont retracés avec une justesse impressionnante et la réalité se mêle à la fiction. Même si le lecteur sait que Sarah est un personnage fictif il n'en croit pas un mot.

Son histoire est ou aurait pu être celle d’un des milliers d'enfants juifs qui ont été déportés avec leurs familles, puis séparés et emmener vers la mort. Certains ne sont pas revenus, certains ont pu se sauver, d'autres se sont cachés et ont été protégés par des familles dans les villes et les campagnes, des familles qui risquaient gros en les cachant mais qui l'ont fait.

Mais à cette époque, personne dans la population ne connaissait l'existence des camps et beaucoup de français croyaient que les juifs (il n'y avait d'ailleurs pas que des juifs) étaient emmenés ailleurs pour y travailler.

Tout est dit sur le sentiment de culpabilité portée aussi par les descendants, le devoir de mémoire, la difficulté des mots pour traduire l'indescriptible.

Bien sûr comme c'est un roman et non pas un documentaire, il reste des zones d'ombre. Comme le lui fait gentiment remarqué son patron, Julia n'interviewe pas les policiers de l'époque qui ont obéis aux ordres...car eux aussi avait une famille, des enfants...

Comment ont-il vécu après ça ?

Ont-ils été menacés ?

Ont-ils aidé des juifs sans  en cachette comme le fait celui qui facilite l'évasion de Sarah ?

Le lecteur n'en saura rien et finalement, comme Julia, il s'en moque car ce n'est pas le propos de l'histoire et cela ne lui vient même pas à l'idée de se poser la question...

Comme le dit elle-même l’auteur dans son avant-propos, ce roman est un hommage aux enfants juifs du Vél d’Hiv disparus à jamais cet été 1942…mais aussi  à ceux qui survécurent ou qui témoignèrent de cette violence…

A lire absolument et à faire lire aux ados dès l’âge de 13 ans. C’est d’ailleurs au programme d’histoire de 3e.

Je n'ai pour ma part pas vu le film. J'ai toujours peur d'être déçue par le film lorsque j'ai aimé un roman. Mais voici l'affiche du film ci-dessous, la bande-annonce et le fichier pédagogique si des enseignants veulent travailler avec leurs élèves.

Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

La bande-annonce du film

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article